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vendredi 24 février 2006 |
480. Bad Days |
Y’a des jours comme cela.
De dimanche à mardi, trois jours de fièvre avec 39°. Mais paradoxalement, je suis en pleine forme et en profite pour aller chez Bon-Papy et Bonne-Mamy en lieu et place de l’école.
Mercredi, plus de fièvre. Au retour de chez mes grands-parents, je me paye le trip de la porte de la toilette*.
Jeudi, lorsque je retourne à l’école, surprise : j’apprends à mon arrivée qu’il y a visite médicale. Panique à bord. Pas prévu, pas préparé. Et Monsieur Guy qui n’est toujours pas revenu. Madame Bulle, chez qui je vais en attendant son retour, me rassure. Finalement, la visite se passe bien avec le docteur. Pas question néanmoins de tensiomètre**, ni de test d’acuité auditive. Déjà que je flippe lorsque mes oreilles sifflent. Ils n’insistent pas. Hélas, à la sortie de la visite médicale, le bus qui doit venir nous reprendre n’arrive pas. Encore un truc que j’aime pas. Deuxième mauvais trip.lire la suite |
Par Bèrlebus,
à 19:16 :: Au jour, le jour
:: #554
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mercredi 22 février 2006 |
479. Perdu |
- Dis, papa, je vais à la toilette. - OK, je t’attends ici. Habitué maintenant à y aller tout seul , je descends l’escalier menant à la cave. R.A.S. Je vire à 180°. Ça baigne. Arrivé devant la porte de la toilette, je me perds. L’espace n’est plus le même. Un truc (une planche), me bloque le passage, et sur ma droite, c’est le vide, l’inconnu. J’ai peur. - Papa ? Viens ! De l’étage : - Mais tu peux y aller tout seul, Chounet. - Mais viens, viiiite ! Sans même connaître le problème, je l’entends descendre quatre à quatre les marches, tout en me rassurant par avance, avec ses mots traditionnels.lire la suite |
Par Bèrlebus,
à 09:17 :: Au jour, le jour
:: #553
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jeudi 16 février 2006 |
477. Détournement de Euh |
Comme à chaque repas, j’aime m’occuper, Comme papa en a marre de faire tout le temps la même chose, Comme le meilleur moyen d’entrer en contact avec moi, c’est d’abord, d’aller dans mon sens, Papa a multiplié les jeux de mémorisation et de compréhension qui me permettent de l’entendre faire ses « euh » que j’adore.
S’il y avait déjà les pays et leurs habitants, les chanteurs et groupes , les machines et autres appareils, aujourd’hui, il y a aussi : les métiers, les sentiments et le contraire.
- Le contraire de… de… de… euh… triste ? - Content ! - Le contraire… euh… de loin ? - Près ! (…) - C’est quel sentiment, quand on n’ose pas faire des choses… - La peur ! - Oui, mais dans le sens où on n’a pas peur, tu sais, quand on est gêné par les autres… - Euh… aide-moi, papa ! - T… - Ta… euh… - Ti… - Timide ! (…) - C’est quoi le métier de celui qui vend des médicaments ? - Le pharmacien ! - De celui qui joue de la musique ? - le musicien ! - Euh… de celui qui récupère le vieux fer ? - Le ferrailleur ! - De celui qui va dans l’espace avec une fusée ? - Un z’aimant ! (voir le lien pour qui ne comprendrait pas) |
Par Bèrlebus,
à 12:24 :: Au jour, le jour
:: #550
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lundi 13 février 2006 |
476. Tout ou rien |
Ça y est, j’ai de nouveau fait « Monsieur l’Ane » au groupe de jour. Pire, je n’ai pas voulu obéir et n’ai donc pas arrêter jusqu’à la sanction suprême : la mise à l’écart.
A la maison : - J’ai fait Monsieur l’Ane à midi et à quatre heures parce que le bus n’arrivait pas et que mon bonnet n’était pas là. - Dis, mon bonhomme, ça va pas du tout, hein ? Prenant l’air le plus idiot possible : - Kwaaa ? - Tu le sais très bien, Lou. - Kesk’y aaaa ? - Tu arrêtes de te moquer de moi. - Tu n’es pas content, papa ? - A ton avis. Tu l’entends à ma voix, non ? - Tu n’es pas content. - Et pourquoi ? - Parce que j’ai fait « Monsieur l’Ane » à l’école… - …et que tu es capable de ne pas le faire, de garder cela pour la récréation !
A ma décharge, c’est le grand chamboulement à l’école : mon professeur de référence est absent pour dix jours (on m’a expliqué que c’était parce qu’il est papa d’un bébé qui vient de naître). Du coup, je passe d’une classe à l’autre, au gré des disponibilités des autres professeurs ou du directeur. Rien de très stable, en somme. Moi qui flippe habituellement si Monsieur Guy est un petit peu en retard lorsque la sonnette retentit ! Mais bon, je m’y fais, moyennant beaucoup de sens de la persuasion, beaucoup d’explications quant à la raison de ce changement aussi, et enfin, des échéances claires.
A ce quatrième jours d’école un petit peu particulier, j’ai donc pas résisté à m’enfermer dans mon petit monde.
A contrario, aujourd’hui, j’ai accepté de travailler pour la première fois en classe avec l’autre professeur (cela faisait deux jours que je déclinais poliment ses invitations à participer à la vie de sa classe et qu’elle le respectait). J’ai donc écrit un petit mot en classe, sur la machine braille.
Ben oui, avec moi, c’est tout ou rien.
A déchiffrer (pour les aveugles, devinette sous une autre forme : 1-2-3/1-3-5/1-3-6 // 1/2-4/1-3-4/1-5 // 2-3-5/1 // 1-3-4/1/1-3-4/1/1-3-4-5)
Voir : l'alphabet braille Hé oui, je vous demande un petit exercice ! |
Par Bèrlebus,
à 17:54 :: Au jour, le jour
:: #549
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jeudi 9 février 2006 |
475. Les sons de la vie que j’aime |
Régulièrement, il passe dans le quartier. Je l’adore. Je veux parler du ferrailleur, celui qui parle avec son micro dans son camion, avec toujours la même rengaine et un drôle d’accent : - Vieuuux Pouaaaal, vieilles machines à lavééééé, Métaaal,… Occasionnellement, il m’arrive de l’imiter par pur plaisir et à la perfection, comme il se doit avec mon talent. Pour moi, la vie, c’est ça : des milliers de sons colorés. Et parmi tout ceux-là, les accents vocaux font partie de mes préférés (cfr. Monsieur René, ou Geert et tous les autres…). Dès mon retour de l’école, papa m’a invité à le rejoindre en haut, dans son bureau, alors que l’usage veut qu’il me rejoigne en bas. - Viens, vite ! Une surprise, me dit-il. Ce mot-là a le don de souvent m’exciter et est capable de me faire oublier des rituels immuables. Pour preuve : je monte le rejoindre. Je m’assieds à califourchon sur ses genoux. - Tu vas me faire écouter des voix comme l’ordinateur de Raphaël ? - Non, écoute ce que j’ai enregistré avec ma caméra. Ce matin, pendant que tu étais à l’école, le ferrailleur est passé dans la rue… Et voilà que sa voix sort de l’ ordinateur ! En un mot : le Pied ! Et quelques écoutes en boucle, S.V.P. ! En photo : une nouvelle galerie pour suivre les réactions de Lou image après image : Lou et le Ferrailleur En audio : Entendre le ferrailleur.
Photo :
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Par Bèrlebus,
à 18:24 :: Au jour, le jour
:: #547
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lundi 6 février 2006 |
474. Chronique du temps qui passe (35) |
Lorsque le bus de l’école s’arrête devant la maison, je retrouve enfin papa qui était parti pour son travail pendant tout le week-end*. Trois jours où j’ai fait le super grand garçon, quand bien même il me manquait un petit peu.
Papouilles, guilis, doudouces, grandes déclarations d’amour, montagnes russes et papotes sont inévitablement au programme des retrouvailles, d’autant que je lui ai annoncé fièrement, à la sortie du bus, que je n’avais pas fait « Monsieur l’Ane » au groupe de jour (même qu’il y un mot dans mon journal de classe, pour le souligner !). J’ai donc droit à tous les honneurs, à la foire… euh… la fête, mais aussi à toutes mes requêtes : - Mais oui, Loulou, je t’ai déjà dit que je vais te donner le goûter ! - Oui, Chounet, je ferai « les métiers » en faisant « euh ». - Oui, oui, demain, c’est moi qui te conduit à l’école.
Après quoi, avant le goûter :lire la suite |
Par Bèrlebus,
à 19:06 :: Au jour, le jour
:: #546
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jeudi 2 février 2006 |
473. Mon pote Raphaël |
Cela fait deux semaines maintenant que j’ai un « grand frère » à la maison. Au début, je me suis demandé ce qu’il faisait là. Puis, à force d’explications répétées, j’ai compris qu’il allait habiter chez nous pendant six semaines, le temps d’un travail en Belgique.
Raphaël est aveugle, comme moi, et il a 18 ans.
A son arrivée, je suis resté assez indifférent à sa présence. Après une semaine, il s’est invité à participer à mon jeu favori avec Eva : jouer à s’écraser. On s’est donc retrouvé tous les trois dans le cabinet de maman (où il y a de la moquette) et on s’est éclaté pendant une bonne heure, s’écrasant mutuellement et s’enroulant dans une grande couette. Rien de tel pour briser la glace.
Depuis ce jour, il fait partie de la famille, même que du coup, dès qu’on passe à table le soir, j’apostrophe systématiquement papa : - Dis, papa, tu auras des choses à dire à Raphaël ? - Pourquoi ? - Ben pour faire « euh », tiens ! Hè !
Hier, il a définitivement conquis mon amitié lorsqu’il m’a proposé de jouer avec lui sur son ordinateur.lire la suite |
Par Bèrlebus,
à 15:13 :: Au jour, le jour
:: #545
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