Lettres à Lou
  Le regard d'un papa sur son petit prince pas comme les autres, sur la vie, l'éducation, l'amour.
 

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A propos des lettres à Lou


Cela faisait des mois que je ruminais ce projet et rédigeais ces articles que sans cesse je retravaillais.
Si le journal de Lou raconte sa vie et sa perception des choses, même s'il est clair que c'est moi (son papa) qui opère le "transfert" en essayant d'imaginer et retranscrire ce qu'il pense et sa perception de la vie,
Cette page ("Lettres à Lou") , sera ma perception de lui, mes réflexions et autres questionnements.
L'un et l'autre sont en étroite interaction.
Bonne lecture.

Luc Boland
 

L'annonce de naissance de Lou


Ta venue parmi nous n'est pas un hasard...
Mais cela, je te l'expliquerai un jour.
C'est un fameux puzzle.
Parmi toutes les pièces à mettre dans le dossier, il y a ton annonce de naissance (ci-dessous)
 
 

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Merci à la Fondation Roi Baudouin ("Parcours Hors-pistes"). Le nouveau design, l'hébergement et les traductions ont pu être réalisés grâce partiellement à son soutien financier.
 

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jeudi 25 novembre 2004

32. Ironie

Nous ne cessons de tenter de te faire découvrir de nouvelles choses, en quelque domaine que ce soit. Lorsque tu mords à l'hameçon, nous sommes ravis parce que cela signifie que tu avances et t'ouvres.
A ces moments, la dite nouveauté peut t'obséder jusqu'à l'écoeurement.
Mais parfois, la satiété ne vient pas et cela devient alors une nouvelle bulle dans laquelle tu t'enfermes pour te sécuriser.
Nous sommes alors amenés à devoir t'interdire ce que nous-même t'avons proposé.
C'est le cas aujourd'hui du disque d'Archive (voir post 333 du journal de Lou).
Ironie...
Par Luc Boland, à 18:21 :: Avec mes yeux :: #48 :: 2 commentaires
 

mercredi 17 novembre 2004

31. Pourquoi ?

Entendre ta voix me dire : "Je t'aime mon papa", sur un ton chantant, nuancé et empli de sincérité.
Etre emporté par la spontanéité de ton rire.
Recevoir ta confiance absolue.
Voilà pourquoi.

Jamais je ne me serais imaginé me trouver dans la situation qui est la mienne aujourd'hui.
Jamais, je ne cèderai ma place.
Tu me shootes à grande doses de sincérité.
Tu me fais griller les neurones à devoir sans cesse réfléchir.

D'autant plus qu'en ce moment, je suis occupé par le montage du film que je réalise.
Sur toi. Selon moi.

Un extrait du texte que je suis en train d'écrire pour la voix-off du film résonne en moi :
Cela fait six ans.
Six années remplies d'émotions, de joies, de questionnements, de doutes ou d'émerveillements.

Repartir à zéro.
Oublier tout ce que la vue nous a appris.
Renaître.
Réapprendre le monde uniquement par le son et le toucher.
Nous mettre à ta place.
Imaginer les moindres choses avec ta perception.
Un monde circonscrit à ton proche immédiat.

Et puis, il nous faut te dire et t'expliquer tout ce que tu ne vois pas.
Chaque objet, chaque geste, à chaque instant.
Etre ton encyclopédie, à ta mesure.
C'est quoi le soleil ?
Tu sens la chaleur du soleil ?
Tu sens? Maintenant on est à l'ombre.
Un oiseau ? Un cri.
Voler ? Te faire voler.
(...)


Telle est notre aventure avec toi.
Et il nous faudra te faire comprendre aussi que tu n'es pas le centre du monde.
Que tout ne gravite pas autour de ta petite planète.
Que les gens que tu rencontres ne sortent pas de derrière la porte comme ton lapin de sa boîte musicale.
Mais pour que tu comprennes cela, nous devrons te faire découvrir... le monde !

Excitant, n'est ce pas ?
...Voilà pourquoi.
Par Luc Boland, à 18:24 :: Mon âme :: #47 :: 6 commentaires
 


vendredi 12 novembre 2004

30. Princesse Eva.

Mon Petit Prince,

Je voudrais te raconter ici la conversation que j'ai eu ce soir avec ta grande soeur Eva, dix ans.
Je tiens a préciser que c'est avec son accord que j'ai rédigé cette lettre et qu'elle la saura lue par d'autres personnes.

Cela fait quelques jours que ta soeur cherchait la bagarre avec nous, ses parents. C'était d'autant plus étonnant que sa maman vient, il y a peu, de lui consacrer une journée entière sans toi comme nous essayons de le faire régulièrement, ainsi que deux soirées rien qu'à trois.
Sans doute était-ce la conséquence du retour à la normale.
Rien de grave, mais des petits détails qui ne pouvaient qu'amener à la confrontation.
Ce qui arriva donc à quelques reprises.

Ainsi donc, au moment de venir lui dire bonsoir dans son lit, elle se mit à m'expliquer la longue discussion qu'elle venait d'avoir avec sa maman.
Elle me dit alors ceci :
- Tu vois papa, en ce moment, ma conscience est heureuse, mais mon inconscient est malheureux. Et comme je le contrôle pas, il essaye de me rendre malheureux.
En fait, mon inconscient est jaloux parce que tu passes plus de temps à jouer avec Lou qu'avec moi. Et maman aussi. Je lui ai expliqué, par exemple, que j'étais – enfin pas moi, mais mon inconscient – jaloux du fait que quand t'as fini de jouer avec Lou, tu ne veux souvent pas jouer avec moi. Mais je te rassures tout de suite, papa, maman m'a expliqué que souvent, tu te forçais pour Lou, même si t'avais pas envie. Et que c'était parce que Lou, il a besoin de te toucher, de te parler pour être avec toi...
Je l'ai interrompu.
- C'est juste, sauf que je ne me force pas toujours. Ça m'arrive... Oui. Mais voix-tu, quand on est par exemple tous dans le salon, chacun occupé à lire ou regarder la télé, on sait que l'autre est là. Tandis que Lou, il ne le sait pas puisqu'il ne nous voit pas : si tu bouges pas ou ne communiques pas avec lui, c'est comme si t'es pas là.
L'autre chose que je voulais te dire aussi, c'est qu'on pourrait jouer tous ensembles au lieu d'être chacun occupé dans son coin.
- Oui mais attends... j'ai pas fini. Bref, ça m'a fait du bien d'en parler, parce qu'alors ma conscience prend le contrôle de mon inconscient qui n'en devient plus un. Mais tu sais, je sais que Loulou est handicapé (elle montre sa tête) et que vous ne le saviez pas quand vous l'avez fait et qu'il a beaucoup besoin de vous.
- ...Oui, on en a déjà parlé de ça, hein, petite chatte. Mais concernant Lou, je ne suis pas d'accord. Il sera peut-être très intelligent... On n'en sait rien... mais il faut tout essayer, tout faire pour... et c'est cela qui prend un temps inouï. Et puis, il est pas bête, ton frère. Simplement, il avance à son rythme parce que sans la vue, tout devient compliqué à comprendre. Pour certaines choses, il a six ans, pour d'autres, il en a trois. Et c'est très bien ainsi...

Notre conversation a ainsi continué un bon quart d'heure. J'étais une fois de plus scotché par la maturité et le coeur "gros comme ça" de ta soeur.
Aujourd'hui, tu n'as pas conscience du sacrifice qu'elle offre de bon coeur.
C'est vrai qu'on la délaisse parfois, même si on y fait très attention. Mais les journées ne sont pas élastiques.

Je voulais donc lui rendre cet hommage, car elle le mérite bien.
Et à la sagesse de sa maman, aussi.
...Et enfin, de bénir la communication qui nous permet de crever les abcès avant qu'ils n'explosent.

NDLA : ce jeudi 11 novembre, fut un jour bien rempli ! cfr. blog de Lou (post 326) et post 328 et post 329
Par Luc Boland, à 19:01 :: Lettres à Lou :: #45 :: 4 commentaires
 
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