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Lettres à Lou |
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Le regard d'un papa sur son petit prince pas comme les autres, sur la vie, l'éducation, l'amour.
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vendredi 31 août 2007 |
57. Des choix de vie |
(article écrit en écho au "Journal de Lou" : 588. Impressions de vacances ).
Mon petit bonhomme, Je voudrais revenir un instant sur nos vacances. Une fois encore, elles furent l’occasion de te sortir de temps à autres de ton quotidien que tu aimes réglé comme du papier à musique, ou de tenter de franchir de nouvelles étapes, comme cette année, te déplacer tout seul la nuit pour te rendre aux toilettes. Une fois encore, ces vacances furent rythmées par ta présence.
Je voudrais te livrer ici notre « recette », car au final, ces vacances furent belles, très belles.
La vie est faite de choix et ta présence nous a amené à en faire un grand nombre. Ainsi, nous avons décidé de renoncer à certaines choses afin d’avoir les moyens financiers d’offrir des vacances plaisantes à chacun d’entre nous. Nous avons décidé aussi de prendre chaque année un mois de vacances : quinze jours à la mer (totalement axés vers vous, les enfants) et quinze jours au soleil, généralement en France. Deux fois quinze jours ne sont pas de trop pour nous permettre, à ta maman et moi, de grappiller quelques instants de repos ou de complicité à deux. Cela constitue, à chaque fois, un sacré budget pour que chacun y trouve son compte, mais cela implique aussi un style de vie qui permette à chacun de souffler ou d’être le centre d’intérêt de la famille. Nous avons ainsi instauré le principe de « Roi et Reine ». Au fil des jours, chacun est à son tour est le roi ou la reine. Toute l’attention est portée vers l’élu(e) qui, outre une grasse matinée éventuelle, choisit librement le programme de sa journée. Nous veillons aussi, dans le choix du lieu, à ce que chacun s’y plaise en fonction de ses centres d’intérêt.
Cette année n’a pas fait exception. Nous sommes descendus à Paulignan. Un plaisir pour nos yeux, pour tes oreilles, pour la détente et la rencontre avec d’autres résidents ou entre enfants, et nous offrant enfin la possibilité d’y accueillir aussi des amis. Si pour toi, les principaux centres d’intérêts en vacances sont la piscine, le hamac, ton synthétiseur et tes jeux électroniques (autant choses que nous emmenons partout avec nous), visiter les fortifications de Carcassonne t’est, par contre, d’aucun intérêt. Un modus vivendi s’installe donc pour faire plaisir à tout le monde, mais il est vrai que par ta seule présence, le mot « farniente » prend le pas sur celui de « visiter ». Et les jours s’égrainent, où nous nous levons alternativement pour s’occuper de toi afin que l’autre puisse dormir un peu plus.
Au final, si nous ne rentrons pas physiquement reposés -car après l’heure des enfants, vient l’heure des adultes ou de nos têtes à têtes, entre ta maman et moi-, nous revenons à chaque fois mentalement et moralement apaisés.
Telle est notre recette, simple sommes toutes et nous avons l’immense chance de pouvoir nous le permettre.
Mes pensées vont à tous ceux qui ne peuvent prendre des vacances et, en particulier, aux les familles ayant un enfant handicapé.
PS : Merci à Françoise et Gilles de Paulignan pour leur chaleureux accueil, sans aucun à priori vis à vis de Lou… et pour cause |
Par Luc Boland,
à 16:06 :: Lettres à Lou
:: #73
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mercredi 1 août 2007 |
56. Grosse fatigue |
Mon petit « Rain Man », Mon têtu bourricot, Te rends-tu compte de cette attention permanente et nécessaire, pour simplement canaliser tes émotions, ne pas te laisser t’enfermer dans des répétions sans fin ? Oui… et non. Tu te rends compte de nos oppositions. Tu tentes d’en comprendre les motivations que nous répétons inlassablement, mais « les autres », ces autres dont nous te parlons et qui justifient nos réactions, tu n’en as cure. Un tas de concept de vie ne veulent résolument pas s’inscrire dans ton cerveau. Tu prends la vie comme elle vient et te construis en permanence une réalité telle que tu la voudrais. Qu’il y ait six milliards d’êtres humains avec lesquels il faut vivre, que nous vivions sur un minuscule cailloux perdu dans l’espace, tout cela est sans intérêt pour toi. Personne, hormis peut-être certains lecteurs de ces pages, ne peuvent imaginer ce qu’est notre quotidien avec toi. Par moment, je me dis que c’est une aventure de fou, aux confins de la Raison. Car quelle est-elle, cette Raison ? Ta sincérité vaut elle moins que nos calculs permanents ?
Je t’aime, mon bonhomme, mais la vie avec toi est épuisante. Si le mot « vacances » signifie le relâche et le repos, ta présence nous en marque les limites. Puisse la suite de nos vacances, nous faire à tous le plus grand bien.
Article rédigé en miroir de l’article du journal de Lou de «Pas de vacances pour les braves». |
Par Luc Boland,
à 11:43 :: Lettres à Lou
:: #72
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