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Lettres à Lou |
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Le regard d'un papa sur son petit prince pas comme les autres, sur la vie, l'éducation, l'amour.
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mardi 10 février 2009 |
64. Le plaisir d’être grand |
Mon p’tit gars,
Nos retrouvailles après tes sixièmes classes vertes sont un plaisir.
Il est le fruit du travail et de la patience de toute l’équipe de ton école. Sans doute sont ils plus exigeants que nous et par là même, t’amènent-ils à une autonomie plus grande… qui te grandit.
Il est aussi le fruit du « plaisir d’être grand » que nous t’inculquons sans relâche. Tu aimes tellement être encouragé et félicité qu’à chaque progrès ou effort, tu t’associes fièrement à notre joie. De l’importance que tu accordes aux timbres de nos voix. Ils doivent, en ces moments là, être les sourires que tu ne peux voir, de la même manière que nos voix doivent se froncer comme des sourcils, lors de nos réprobations.
Au delà de ces encouragements, force est de constater aussi que ton rythme du sommeil ne s’accommode pas avec de longues journées et que ton humeur s’en ressent. Lorsqu’il t’est possible de faire une sieste, comme ce fut le cas lors de ces classes vertes, ton comportement est tout autre. Convaincu qu’il est essentiel de trouver une solution à tes nuits trop courtes, nous entamerons justement dans quinze jours des examens pour tenter de cerner des éventuelles causes hormonales au problème, car en l’absence de lumière, il arrive que chez certaines personnes aveugles, le cerveau ne produise pas la mélatonine* dans le rythme et le cycle normal du jour et de la nuit. Nous verrons bien...
La dernière chose que je voudrais évoquer en rapport à ces classes vertes, c’est ton talent d’imitateur. C’est absolument saisissant. Je ne me trompe pas quand je t’appelle mon petit “recorder player”.
Avec toi, il y a les haut et il y a les bas. Il y a d’étonantes aptitudes et d’autres inaptitudes. Il y a aussi ces petites rechutes après les bonds en avant. Alors, profitons du haut !
Je t’aime, gamin ! (Lettre en réponse à l’article dans le « Journal de Lou » : 651. Le Petit Prince heureux et doux comme un mouton )
* La mélatonine, souvent dénommée hormone du sommeil, est surtout connue comme étant l'hormone centrale de régulation des rythmes chronobiologiques. Cette neurohormone est synthétisée à partir d'un neurotransmetteur, la sérotonine, qui dérive elle-même du tryptophane, un acide aminé essentiel. Elle est sécrétée par la glande pinéale (dans le cerveau) en réponse à l'absence de lumière. (dixit les renseignements pris) |
Par Luc Boland,
à 18:15 :: Avec mes yeux
:: #80
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lundi 26 septembre 2005 |
42. Un bout de chemin |
22 septembre 2003, je découvre l'existence des blogs et décide de commencer le "Journal de Lou" sur internet. 22 septembre 2005, je te fais écouter pour la première fois le film que j'ai réalisé : "Lettre à Lou".
Entre ces deux dates, il y a 115.834 mots, qui racontent les joies, les peines, les doutes, la vie. Entre ces deux dates, il y a une formidable aventure qui s'écrit au jour le jour.
Le grand paradoxe face à tout cela, c'est qu'à ce jour, nous ne savons toujours pas si tu seras capable un jour de lire - et surtout comprendre - ces récits, tant ton esprit gambade si souvent dans une douce insouciance. Mais peu m'importe. J'ai mille raisons de faire tout cela. Parmi elles, certaines me sont évidentes.
C'est ta mémoire, tes souvenirs, à défaut de pouvoir les voir dans un album photo.
C'est aussi tout simplement un témoignage qu'il me semble impensable de ne pas partager, car on parle peu de ce que cela représente d'élever un enfant différent*.
C'est enfin, à ma manière, un hommage à tous les parents de ces enfants différents* qui, quotidiennement, vivent en silence une exclusion discrète et sournoise, générée par la peur de cette différence, par l'inadaptation de notre société à tous ceux qui ne disposent pas de toutes leurs facultés. A ces parents qui au jour le jour, se battent contre la montre pour joindre les deux bouts.
Qui doivent se battent aussi pour qu'on offre à leur enfant les mêmes droits qu'un autre : le droit à un apprentissage adapté, à la lecture, à la mobilité, à une vie décente, ..., et au respect de leur enfant.
Et ces trois seules raisons me suffisent déjà amplement.
C'est un combat. Et le chemin est encore long, mais cela ne me fait pas peur.
*(je n'ai pas peur du mot handicapé, mais je tiens au sens large du terme "différent") |
Par Luc Boland,
à 18:45 :: Avec mes yeux
:: #58
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jeudi 25 novembre 2004 |
32. Ironie |
Nous ne cessons de tenter de te faire découvrir de nouvelles choses, en quelque domaine que ce soit. Lorsque tu mords à l'hameçon, nous sommes ravis parce que cela signifie que tu avances et t'ouvres. A ces moments, la dite nouveauté peut t'obséder jusqu'à l'écoeurement. Mais parfois, la satiété ne vient pas et cela devient alors une nouvelle bulle dans laquelle tu t'enfermes pour te sécuriser. Nous sommes alors amenés à devoir t'interdire ce que nous-même t'avons proposé. C'est le cas aujourd'hui du disque d'Archive (voir post 333 du journal de Lou). Ironie... |
Par Luc Boland,
à 18:21 :: Avec mes yeux
:: #48
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