|
Lettres à Lou |
|
Le regard d'un papa sur son petit prince pas comme les autres, sur la vie, l'éducation, l'amour.
|
|
|
|
|
|
|
samedi 21 février 2004 |
14. Connexion |
Mon Petit Prince, Mon petit garçon,
Voilà que du haut de tes cinq ans et demi, tu te lances dans tes premiers commentaires. Te voilà devenir observateur. Te voilà. Toi.
Ce n'est pas rien. C'est un pas de géant. Bouleversant.lire la suite |
Par Luc Boland,
à 18:10 :: Lettres à Lou
:: #29
::
un commentaire
|
|
|
samedi 14 février 2004 |
13. Oser le partage |
Petit Prince,
Te rends-tu compte que tu me donnes la liberté d'être moi-même. Ta différence a révélée la mienne. Il m'en a fallu du temps pour comprendre que nos perceptions de la vie ne sont que consensuelles. Ton comportement, ton être si entier, ont fini par me donner le courage d'être moi-même.
Aujourd'hui, je me moque du "quand dira-t-on". Je couche ces mots comme autant de convictions, de réflexions. Simples et élémentaires parfois, mais trop longtemps oubliées par le tumulte de la vie.
Parce que j'ose croire aussi qu'entre deux niaiseries, mon regard puisse apporter un peu de lumière et de chaleur à qui l'acceptera.
De la même manière que tu m'as éclairé sur tant et tant de choses, je n'ai qu'une chose à faire de ma vie : la partager. Sans aucune prétention.
Je t'aime. Et à travers toi, j'apprends à m'aimer un peu plus. |
Par Luc Boland,
à 18:09 :: Lettres à Lou
:: #28
::
aucun commentaire
|
|
|
vendredi 13 février 2004 |
12. La mort |
Réponse à l'article 166 (la mort de Bourvil)
Mon Petit Prince, Mon fils,
L'autre jour, je te parlais de Bourvil que tu aimais bien. Je me suis emmêlé les pinceaux quand je t'ai dit que je le connaissais. C'est tellement important d'utiliser les mots justes avec toi. J'ai donc corrigé mon propos, jamais satisfait de ma phrase, m'entraînant de plus en plus loin dans des explications qui, sans aucun doute, ne t'intéressaient pas. C'est ainsi qu'avec mon esprit vagabond, j'ai fini par te dire que Bourvil était mort, il y a longtemps. J'ai aussitôt abandonné mes explications foireuses... La mort ! Comme si c'était un sujet prioritaire pour toi. Il y a tant de choses plus importantes à t'expliquer.
Pourtant j'y pense parfois. Je n'ose t'imaginer confronté à la disparition de quelqu'un qui te serait très proche. Ce serait une épreuve incompréhensible pour toi. C'est pourquoi j'ose espérer qu'elle te sera épargnée le plus longtemps possible. Car je ne vois pas comment aujourd'hui je pourrais t'expliquer l'absence définitive de cette personne.
J'en connais pourtant un sacré bout sur le sujet. J'ai hélas le triste privilège d'avoir cottoyé la mort à maintes reprises et dès mon adolescence. Non pas celle qui voit disparaître petit à petit les générations précédentes, mais celle qui vous est trop proche parce que de votre âge. J'ai perdu ainsi mes deux meilleurs amis, d'enfance et d'adolescence, ainsi qu'un nombre insupportable de connaissances de mon âge. Dominique, Vincent, Eric, Luc, Jean-Pierre, François-Pierre, Pascal, Serge... pour ne citer que les plus proches. Une liste qui mienne.
Car voix-tu, chacun a sa liste. Des milliers de personnes ont disparu, le temps que j'écrives ces mots. Mais au même moment, des milliers d'enfants sont nés. C'est le cycle de la vie. Qui nous la rend si insupportable. Nous ne sommes que de passage. De la raison de l'oublier. De notre besoin de croyance en un au-delà. Des religions. De la fuite du présent. Du besoin de laisser une trace sur terre.
Que de sujets à aborder... Mais revenons un instant à Bourvil.
Gainsbourg et lui sont des artistes qui sont morts il y a longtemps. En nous laissant des "traces" de leur passage, de leur manière d'appréhender les choses. Le philosophe est l'artiste de l'esprit, L'artiste est l'artisan qui met en chair. Et dans le cas des musiciens, c'est cette trace que tu écoutes. C'est comme quand tu écoutes les enregistrements que nous faisons avec toi.
La mort. Un sujet déjà tellement compliqué à expliquer pour qui voit. Parce qu'elle est impalpable, invisible. On n'en voit que le résultat.
Je ne peux te parler d'un passage, d'un au-delà, d'un autre monde, d'une autre vie. Ce n'est pas une question d'y croire ou pas, mais l'affirmer serait mentir. Il n'existe aucune preuve. Personnellement, j'ai trop peur des dérives de ces croyances qui font qu'on en finit pas vivre sa vie avec abnégation et renoncement, qui font qu'on en finit par se battre pour imposer sa foi.
Le paradis, c'est sur terre qu'il faut le construire. L'après on verra...
Je ne peux donc pas t'expliquer la mort, si ce n'est en comparant la vie avec une histoire qui a un début et une fin. De la raison d'essayer de l'écrire de la plus belle manière qu'il soit. Quelle qu'en soit la durée. Avec ce que l'on a à sa disposition. Et il est une chose dont chacun dispose, c'est l'amour.
Et l'amour, c'est la vie. De la détresse de tant et tant de gens en manque. De la raison de t'en donner tant et plus, à toi et à tes deux soeurs.
Je vous aime.
Ton papa. |
Par Luc Boland,
à 18:09 :: Mon âme
:: #27
::
2 commentaires
|
|
|
jeudi 12 février 2004 |
11. Le grand Consensus |
(explication par rapport à l'article 164. Dr Eléphant et Mister Oliphant)
Mon Petit Prince,
Je voudrais te faire partager la riche et belle conversation que j'ai eu avec le médecin qu'ensemble nous rencontrons deux fois par ans pour faire une évaluation de tes progrès intellectuels et psychomoteurs. Son métier est celui de tisser les liens entre le comportement psychique et le système nerveux.lire la suite |
Par Luc Boland,
à 18:08 :: Lettres à Lou
:: #26
::
un commentaire
|
|
| | | |