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Lettres à Lou |
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Le regard d'un papa sur son petit prince pas comme les autres, sur la vie, l'éducation, l'amour.
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samedi 21 février 2004 |
14. Connexion |
Mon Petit Prince, Mon petit garçon,
Voilà que du haut de tes cinq ans et demi, tu te lances dans tes premiers commentaires. Te voilà devenir observateur. Te voilà. Toi.
Ce n'est pas rien. C'est un pas de géant. Bouleversant.
De la même manière que je suis devenu le chroniqueur de ta vie, tu deviens chroniqueur de la vie.
Depuis peu, quelque chose est occupé à bouger dans ta petite tête blonde. Comme s'il y avait eu des portes et des fenêtres qui ne te permettaient pas d'avancer vers les autres et dont soudain, tu as trouvé les mécanismes ou les clés. Tu franchis des portes. Des fenêtres se sont ouvertes. Et tu mets maintenant le bout de ton nez à la fenêtre de la vie : Tu "regardes", te souviens et commentes. Tu écoutes et poses des questions en voulant comprendre. Tu fais le lien avec les mots synonymes. Et tu enrobes le tout avec ton humour habituel. Et cela nous emplit de bonheur. Non pas de te voir rentrer un peu plus dans la norme - cela nous est devenu totalement égal -, mais de te voir entrer en communication, devenir curieux, avoir envie de comprendre, et ainsi jeter les bases vers un minimum d'autonomie.
Certes, ce sont encore que de brefs moments, des instants de lumière, mais qui se répètent de plus en plus souvent : Tu t'enchantes à réécouter les histoires préenregistrées, mais en essayant cette fois de suivre la narration. Tu remarques le comportement de telle personne et la commente une fois celle-ci partie. Tu donnes corps aux personnages que tu inventes. ...Pour ne citer que ces quelques exemples. C'est à chaque fois une vive émotion, une des plus belles -je pense- que l'on puisse vivre. C'est à chaque fois comme les premiers pas d'un enfant. Son enfant.
Mais nous savons aussi qu'avec toi, le combat sera encore long. Car au moindre imprévu, à la moindre agression ou peur, tu peux refermer portes et fenêtres et retourner te terrer sur ta planète.
Nous sommes des aventuriers dans la nuit de ta jungle, Nous sommes des astrophysiciens sans diplôme devant ta planète inconnue au répertoire. Nous sommes des apprentis sorciers. Finalement, nous sommes comme n'importe quel parent... Mais avec toi, il nous faut apprendre à défricher sans effrayer ton petit monde. Il nous faut étudier ta matière sans syllabus, sans tableau de Mendeleev et autres calculettes. Nous sommes amenés à déposer tous les grimoires et ignorer les formules magiques. De l'alchimie sans mode d'emploi !
A la question de comprendre les raisons de ces soudaines avancées périodiques, il m'est donc impossible de répondre. Cela vient un peu de toi, de ton éveil progressif. Cela vient aussi de nous et de tous ceux qui t'entourent comme tes enseignants. Enfin, il y a ces expériences nouvelles et positives qui s'enchaînent comme une spirale positive, comme un engrenage qui en entraîne un autre. Les faits sont là. Et le tout se conjugue dans une confiance grandissante de ta part. C'est peut-être une des clés qui te permet d'ouvrir ces portes fermées entre nous.
Je t'aime mon Bout'chou. Merci de ta confiance. Tu me fais craquer, fondre, et avec toi, tes soeurs s'y mettent aussi. Je suis un papa heureux.
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Par Luc Boland :: samedi 21 février 2004 à 18:10 :: Lettres à Lou
:: #29
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Vos commentaires |
c'est avec beaucoup d'émotion que je lis ces lignes... |
Le dimanche 10 septembre 2006 à 22:21,
commentaire par
laurence
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