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lundi 2 mars 2009 |
652. A l’hôpital |
Je n’ai jamais aimé l’hôpital, synonyme pour moi de pleins de désagréments dont les piqûres, les “pas-bouger”, les électrodes et les pleurs stressants des autres enfants. Mais avec le temps, une bonne dose d’encouragements et de réassurances permanentes, je finis par m’y faire. Ainsi, je me suis retrouvé hospitalisé pour 24 heures. Je n’étais pas malade, non, mais il fallait, paraît-il, analyser mon sommeil pour que je dorme mieux. Au programme : prise de sang toutes les deux heures en journée et toutes les heures la nuit. - Je veux pas de piqûre ! Pas de petite piqûre ! - Tout va bien se passer, Lou. On va juste te mettre une crème pour que tu ne sentes rien... - Non, je veux pas ! Pas la crème ! Lilli, l’adorable infirmière : - Alleï, Manneke, tu dois faire confiance. Moi, je te dis que tu auras pas mal avec cette crème. Après insistance, j’ai obtempéré. Sa franchise me plaisait bien. Une heure plus tard, est venu le moment de la piqûre. Panique à bord, mais au final, le catétère était en place. J’étais plutôt rassuré à l’idée qu’on ne me piquerait qu’une seule fois, bien que cet énorme bandage qui immobilisait ma main fût plutôt emmerdant. Au fil du temps : - Loulou, arrête de faire tes petits gestes, tu vas complètement irriter ton visage avec le bandage. Plus tard : - Lou, ne touche pas au bandage, tu vas le défaire. Encore plus tard : - Attend, ne bouge pas, je dois refaire le bandage. Et ainsi de suite. - Loulou, calme avec tes mains, ton visage est tout rouge. Hélas, le catétère s’est bouché en fin de journée et il a fallu de nouveau me piquer, mais à l’autre main cette fois. Là, ce fut le truc de trop, mais ce fut qu’un mauvais moment à passer.
Finalement, le pire désagrément était ces bébés qui hurlaient jour et nuit, quasi sans interruption. Quelqu’un a mal, dans son corps ou dans son âme et je n’aime pas cela. A tour de rôle, maman ou papa étaient à mes côtés et me divertissaient pour que je n’y prête pas attention, mais par moment, je me figeais, dressais mes deux oreilles et écoutais les pleurs derrière la porte.
Lorsqu’ils le remarquaient, mes vieux me rassuraient : c’est un bébé fatigué, un enfant malade-mais-qu’on-soigne... - Et pourquoi il pleure, le bébé ? - Parce qu’il n’est pas content et qu’il ne sait pas le dire avec des mots. - Et quand j’étais petit, je pleurais aussi comme ça ? - Ça arrivait, des fois. - Comme dans le film que tu as fait sur moi ? - Exactement. Pour me distraire, on se faisait de nombreux câlins, mais aussi des frissons et autres doudouces. Je me racontais aussi mes histoires de “poissons”, de “David qui pleure”, de “papa mouton”, de “Méga” etc. On écoutait également tout le temps de la musique sur l’ordinateur de papa, histoire de masquer quelque peu les cris et pleurs du couloir. Défilaient en boucle : le dernier “Saule”, “Radiohead” dont je ne cesse de découvrir et apprécier les différents albums, des histoires ou les “youh” de papa. On s’est aussi amusé avec un logiciel qui permet de ralentir ou accélérer les chansons – cela me kiffe trop ce jeu là -, mais comme à chaque fois avec ce genre de jeux sonores, papa met des limites dans le temps alors que j’aimerais le continuer à l’infini. Les rouclouements de pigeons amoureux derrière la fenêtre était une autre distraction amusante. Maman m’a expliqué qu’ils construisaient un nid, juste contre ma chambre. - Hé, les pigeons, ça va aller, oui ?
La nuit venue, j’ai fini par m’endormir malgré le chahut ambiant. Les pleurs m’ont bien réveillé quelques fois. - Pourquoi le bébé pleure comme ça ? - Parce qu’il n’aime sans doute pas l’appareil et les fils qu’il a sur la tête. Tu sais, c’est comme quand on t’a fait les électroencéphalogrammes. Ne t’en fais pas, ce n’est pas grave. Et je me suis rendormi, rassuré. A un autre moment de la nuit, un peu inquiet : - Maman ? - Oui ? Tout va bien, elle est là. - Je t’aime. Et je me suis rendormi aussitôt. J’ai même rêvé. Et comme souvent, je parle tout haut en dormant. J’ai ainsi tout à coup surpris maman, en parlant fort et distinctement : - Le poisson ! ... Le poisson est dans la machine à laver. C’est le lavage du poisson ! Quand maman m’a raconté cela à mon réveil, j’en ai ri aux larmes. Mon histoire et jeu de rôle de “David qui a perdu son poisson” m’accompagne jusque dans mes rêves !
Au final, je me suis si bien accommodé de cette hospitalisation qu’à mon réveil, j’ai dit à maman : - C’est drôle, j’ai l’impression d’être en classe verte. - Pourquoi ? - Parce que je ne dors pas à la maison !
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Par Bèrlebus :: lundi 2 mars 2009 à 10:58 :: Au jour, le jour
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Vos commentaires |
Moi je dirai que je ne suis pas étonnée... Lou a grandi et beaucoup de choses ont changé, il comprend plus facilement et comme papa et maman explique le pourquoi du comment Lou accepte ce qu'il appréhendait le plus, les piqûres et tout ce qui va avec tous ces examens... Oui Lou a grandi!!! FELICITATIONS mon grand garçon, tu es tout simplement FORMIDABLE!!!
Je t'envoie d'énormes bisous... |
Le lundi 2 mars 2009 à 18:44,
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ANDREE
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Hébé Lou, on est loin du Petit Chien Courage, dis donc ! Tu as fait des progrès fantastiques !
Comme dit si bien Andrée, papa et maman façonnent l'édifice jour après jour et tu bétonnes le tout.
Ne dit-on pas que l'amour est le ciment de la vie ?
Une fois de plus, Luc et Claire, chapeau bas et merci pour le partage.
Lou, un câlin rien que pour toi |
Le lundi 2 mars 2009 à 22:07,
commentaire par
Corinne
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Progrès superbes pour un LOu qui arrive à se rassurer peu à peu. Et le je t'aime sussuré à maman est le reflet de cette famille qui donne tellement. En tout cas lou, merci pour le tuyau des classes vertes. Maintenant quand nous devrons aller à l'hôpital, nous penserons à ton idée et celà nous rassurera certainement aussi. |
Le mardi 3 mars 2009 à 15:27,
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cayenne
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Lou progresse certes, mais se précise aussi dans sa différence.
Luc |
Le mercredi 4 mars 2009 à 20:24,
commentaire par
Luc
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Et puis je souhaite, Lou, que tu dises dans quelques temps, comme jean sébastien:
" je retourne quand à l hôpital, les infirlièrs me manquent! "
bel retour chez toi!
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Le mercredi 4 mars 2009 à 23:28,
commentaire par
Annick
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Lire, les ifirmières me manquent.
BONNE NUIT! |
Le mercredi 4 mars 2009 à 23:29,
commentaire par
Annick
:: email :: site :: #
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Quel plaisir d’apprendre qu’un séjour de 24h à l’hôpital se soit si bien passé. Merci Luc de partager ce moment avec nous.
Et je dois t’avouer Luc, que ce que tu dis dans ton commentaire, j’y songe souvent après la lecture du journal de Lou.
Que malgré ses progrès, en grandissant, sa différence se précisera.
Je ne dis pas cela pour te décourager, mais pour te faire savoir qu’à travers tes récits (qui sont toujours aussi touchant et débordant de tendresse et d’amour), nous savons.
Je sais bien que tu dis toujours, que vous n’avez pas à vous plaindre, mais cela n’empêche pas d’avoir parfois une certaine peine. Aussi, par nos visites virtuelles et en lisant ce journal, en quelque sorte, nous partageons cela avec toi.
En tous cas, j’espère que les examens ont donné des résultats qui vous permettrons de régulariser le sommeil de Lou et par la suite aussi le votre. Que toute la petite famille Boland puisse dormir des nuits paisibles.
Gros bisous à tous.
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Le vendredi 6 mars 2009 à 14:59,
commentaire par
Lili
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, Annick.
Lili, c'était juste une précision car parfois, j'ai l'impression que mes écrits ne sont pas assez clair sur ce point.
PS: dans l'attente des résultats médicaux.
Bien à tous.
Luc |
Le lundi 9 mars 2009 à 10:50,
commentaire par
Luc
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Et oui le fameu épisode sur l'hôpital et les piqûres. Océane du haut de ses 3 ans me dit aussi qi'on y va pas de piqûre. Bravo Lou ne tout cas pour ton courage. |
Le dimanche 29 mars 2009 à 15:36,
commentaire par
bailoceane
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