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jeudi 31 août 2006 |
519. Touche-touche |
Si je devais caractériser cet été, je vous parlerais de ma sociabilité. Oui, M’sieurs, Dames, ma sociabilité ! Bien sûr, à contrario, j’ai aimé me poser tout seul sur le banc de la digue face à la mer lorsque la tempête soufflait. Même qu’il pleuvait, que papa et maman me suggérait de rentrer à l’appartement, mais que c’était trop gai d’exposer mon visage aux violentes bourrasques. C’est finalement une autre de forme de sociabilité, entre les éléments de la vie et moi. Bien sûr aussi, j’ai adoré et réclamé ces jeux bipolaires, directifs et exclusifs, tantôt avec papa, tantôt maman. Que ce soit ces innombrables fois où par tout temps, j’ai été affronter les vagues de la mer ou de l’océan, en réclamant à corps et à cri des « youh » pour pimenter l’aventure, ou que ce soit le jeu de partir loin sur la plage en leur demandant de me crier sans cesse « Muse, reviens ! », « Tu es trop loin, Muse !», « Muse, je ne t’entends pluuuus ! », « Feux rouges, Muse ! », ad libitum, s’il vous plaît !
(J’appréciais particulièrement de me faire appeler « Muse » durant ces jeux, rapport à ma « Musemania », parce qu’il paraît que : « je suis obsédé à vouloir tout le temps écouter leur dernier C.D. »*.) Enfin, je mentirais aussi, si je vous disais que je me suis privé de mes jeux de rôles habituels dans ma tête. Non, la grande nouveauté, ce fut le jeux de groupe. Dans les Landes, où nous étions six enfants dans la maison, âgés entre 8 (moi !) et 15 ans, papa a eu un jour l’idée d’organiser une grande partie de « touche-touche » sur la vaste terrasse. Il a fait un enclot avec des tables et des chaises pour délimiter l’espace, puis, chose comique pour moi, il a bandé les yeux de tous les autres enfants. Ainsi, nous étions sur pied d’égalité comme pour un Colin Maillard. Non seulement, j’ai compris et accepté le jeux, mais j’ai pris un kif pas possible, faisant tout pour être touché et ainsi être le plus souvent acteur dans le jeu. Bon, j’admets, parfois, je dérogeais aux règles en touchant les autres comme si j’étais le loup, mais bon, c’était trop gai et excitant à la fois. Bilan : de grands éclats de rires et quelques bobos pour les autres enfants qui, eux, n’avaient pas l’habitude de se déplacer sans la vue. Il n’en n’a pas fallu plus pour qu’à toute occasion cet été, je veuille jouer à « touche-touche » : que ce soit à la piscine, à table durant les repas, dans la rue, sur la plage… Conséquence, lors de rencontres, que ce soit des personnes connues ou inconnues, il m’arrivait de les taquiner d’entrée de jeux en leur disant : « touche », histoire de trouver un partenaire pour jouer. J’aurais même été prêt à abandonner mes jeux électroniques habituels, y compris mon nouveau Furby reçu à mon anniversaire, pour une joute avec quelqu’un. Les vacances 2006 auront donc été très « touche-touche ». (*texto prononcé par moi-même) |
Par Bèrlebus,
à 13:00 :: Au jour, le jour
:: #600
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lundi 28 août 2006 |
518. Un grand chantier (…parmi d’autres) |
Au gré de mon quotidien –même en vacances -, papa ou maman essayent de discuter avec moi et d’aborder certains sujets un petit peu compliqués. Parmi eux, il y a ces petits gestes que je n’arrête pas de faire dès que mes mains ou mes pieds ne sont pas occupés.
Le problème –puisqu’il semble que c’en soit un pour eux - revient de plus en plus souvent sur le tapis depuis un mois, depuis ce jour où j’avais lâché à maman, tout de go : - J’ai peur de ne pas avoir de corps. Cela avait entraîné une longue conversation sur le fait que je sois aveugle. Il paraît que cette peur est normal parce que je ne vois pas mon corps avec mes yeux. Du coup, j’ai besoin de le sentir pour être sûr que tous les morceaux sont bien là. De la raison de mes petits gestes. C.Q.F.D.
Ainsi, depuis lors, quand j’excelle dans mes chorégraphies*, j’entends la voix de l’un ou de l’autre qui intervient. (*Je parle de chorégraphie et non d’agitations désordonnées car les gestes sont très précis, codifiés et récurrents, comme un catalogue de sensations agréables dans lequel je puise sans fin). Maman : - Tu sais, Loulou, ces petits gestes répétés, ce n’est pas très joli pour les autres. Ils ne comprennent pas cela. C’est bizarre pour eux.
A une autre occasion. Maman (bis) : - Tu sais, Lou, je crois que tes gestes répétitifs, c’est peut-être en rapport avec ta peur de ne pas avoir de corps. Tu as besoin de te toucher pour te rendre compte que tu as un corps. Beaucoup d’aveugles ont cela, au début. - Je peux avoir mon Furby ? Je peux lire ? - Lou, as tu écouté ce que je t’ai dit ? - Oui, que je ne dois pas avoir peur et que je ne dois pas tout le temps faire mes petits gestes.
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Par Bèrlebus,
à 13:28 :: Un monde à moi
:: #599
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vendredi 11 août 2006 |
517. Chronique du temps qui passe 38 |
NDLA : outre les progrès et plaisirs estivaux de Lou, je n’ai guère eu le temps de raconter le reste : c’est à dire le « petit » quotidien. Réparation est faite avec cette 38 ème chronique du temps qui passe, qui, comme le veut l’usage, vous donnera de la lecture, d’autant qu’il me sera difficile de me connecter sur internet dans les jours à venir : travail sur le DVD de « Lettre à Lou » version longue, et moments de vacances à partager en famille.
Par ailleurs, j’ai posté un article sur la page infos et actu.
Bip, bip, crac crac …et autres règles d’usage.
J’vous jure, c’est moi qui ai suggéré ces trucs à maman !
Le premier, c’était, il y a deux mois, lorsque mes vieux n’ont plus voulu que je joue tout le temps avec mes jeux électroniques : mon Furby, Le vieil ordi-mini de mes soeurs, mon éléphant-qui-répète-tout-ce-que-je-dis, et même mon lecteur de cassettes. Faut dire que mon seul intérêt résidait à essayer d’user le plus vite possible les piles, en les faisant fonctionner non stop. Le but est bien entendu que l’engin finisse par dysfonctionner et faire des sons bizarres, déformés, qui m’excitent et me font rires aux éclats… jusqu’à ce qu’elles rendent l’âme –et ça peut parfois mettre du temps ! -. Bien que cette passion des « piles usées » ne soit pas neuve, ces em… avaient trouvé que j’exagérais. Bref, ils avaient réduit drastiquement l’usage de tous mes jouets. Ben oui, j’ai dis « tous mes jouets », car ce sont mes seuls jeux puisqu’il n’y a que cela qui m’intéresse - hormis mon piano, mon djembé, les jeux de rôles, ou écouter de la musique -. Un jour, au retour de l’école, j’ai imaginé le deal suivant : - Dis, maman, si je lis, je pourrai avoir mon éléphant ?lire la suite |
Par Bèrlebus,
à 21:21 :: Au jour, le jour
:: #598
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jeudi 10 août 2006 |
DOUBLE RENDEZ-VOUS ! |
Vous avez doublement (!) rendez-vous avec moi, le JEUDI 10 AOÛT a 16h00 sur France 5 et LE DIMANCHE 13 AOÛT à 14h00 sur RTL/TVI.
(voir le lien)
Après vision, n'hésitez pas à participer à ce sondage (si ce n'est déjà fait). |
Par Bèrlebus,
à 22:22 :: Infos
:: #593
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lundi 7 août 2006 |
516. Vagues à l’âme |
Vous l’aurez compris, ces vacances furent avant tout aquatiques et non déprimantes, les journées se partageant entre la piscine et l’océan. L’an passé déjà, j ‘avais tâté de la « chose » lorsque nous étions de passage dans les Landes pour y rechercher ma sœur Eva. Pour tout vous dire, c’est même ce premier contact franc et positif qui nous a amené à revenir au même endroit.
L’océan, c’est la mer en plus fort. Moi qui, il y a deux ans encore, avait peur de monter dans un simple bateau gonflable pour caboter sur la mer du nord, je peux vous dire que cela ne m’effraye plus du tout, pas plus que marcher sur du sable. Faut dire qu’en matière de communication avec les éléments, il n’y a pas mieux, hormis le vent. C’est la vie qui me fouette l’âme à chaque vague.
Mettez-vous un instant à ma place, fermez les yeux et imaginez : Un grondement sourd, permanent, omniprésent. Une main assurée – généralement celle de papa - qui me tient fermement, et des trombes d’eau qui s’abattent sur moi.
- C’est comme les montagnes russes, hein, papa ? - Fais « youh », comme dans les montagnes russes, papa ! Et lui, d’hurler à chaque vague, pour mon plus grand plaisir.
A peine de retour sur l’essuie de plage, je leur cassais les pieds pour y retourner. - Cinq minutes, mon Chounet, s’il te plaît, j’ai les bras épuisés. J’attendais alors patiemment l’échéance.
- Et tu vas encore faire « youh » ! - Pas tout le temps, Loulou, sinon, j’aurai mal à la gorge. - Tu as mal à la gorge ? - Pas encore, mais si je continue à crier comme cela…
Et papa, et maman, de se plier de bonne grâce à mes demandes répétées. Et ce ne sont pas les rares tasses que j’ai bues, qui ont étanchées ma soif de « youh ». Je pense qu’elle est inextinguible.
A la clé de cet article, une nouvelle galerie de photos détonantes : Vagues océanes ...dont voici un aperçu :
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Par Bèrlebus,
à 16:54 :: Au jour, le jour
:: #596
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mardi 1 août 2006 |
515. Ma recette du bonheur |
En vacances, mettez-moi, s'il vous plaît : - un océan avec des grosses vagues et un papa qui fait « youh », - une grande piscine où j'ai pieds presque partout, - un hamac pour me balancer, - l'I-pod de papa avec toutes les musiques qu'on aime, - mon piano-synthé. pour faire de grands concerts, - mon "Furby" de quand j'ai bien lu, - mon lecteur de cassette avec – s’il vous plaît – des piles usées, - une petite piscine gonflable sur la terrasse pour quand il fait trop chaud, - le vélo tandem avec papa comme moyen de locomotion, - les parties de touche-touche avec tous les autres enfants, - le pain de mie de France qu'on ne mange qu'en vacances, - un rythme de vie complètement décalé où je me couche souvent beaucoup plus tard, - le bruit des criquets le jour, des grillons la nuit, - sans oublier le tic-tac de mon réveil, mon nounours musique et ma bonne-petite-couette-toute-douce qui accompagnent mes nuits de plombs.
A cela, vous rajouter –ô must du must- tous ces moments beaucoup plus fréquents qu'à l'accoutumé, où on me laisse en paix, ce qui me permet de me raconter des histoires. Il y a celles avec tous mes condisciples du bus de l'école que j'imite à la perfection : Jordi, Madina, Saïd, Hercule, Taïssa, Rachid, Simon Thomas et consorts. C'est généralement très coloré et bruyant. Surtout que le plus gai, c'est de les faire se disputer, parce qu'il y en a toujours un qui pleure ou qui dit des gros mots, ce qui énerve les autres. Et puis, il y a les celles avec Monsieur Heureux, Monsieur Grincheux, Monsieur Maladroit, Madame Prudente, Madame Catastrophe, auxquelles participe le Petit Chien Courage, parfois Saint Nicolas ou même ce bon vieux Monsieur René que je ressort du placard. C'est tout autant bruyant, mais surtout très drôle parce qu'en général, je demande à maman, papa, Eva et même Céline – une copine d’Eva -, de contribuer à la construction narrative de l'histoire. Et comme en général ils trouvent des trucs bien tordus qui me font éclater de rire...
Enfin, il y a tout le monde dans la maison : les amis de papa et maman, les enfants et ados, des amis de passages, bref, une sacrée ambiance qui s'éveille plus lentement que le soleil et se couche bien après, ce qui me permet de m'endormir aux sons de ces voix familières.
...Et vous aurez ainsi la recette d'un bonheur qui, ma foi, me sied à merveille.
Photo (Lou dans le hamac):
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Par Bèrlebus,
à 10:37 :: Au jour, le jour
:: #595
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