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mardi 12 juillet 2005 |
428. Chronique du temps qui passe (31) |
Au petit déjeuner. Avec maman. J'entame une chansonnette sur l'air de : "Jamais on n'a vu, jamais on n'verra, La queue d'une souris, sans l'oreille d'un chat." Etc.
Comme d'hab., quand je chante une mélodie connue, j'en change les paroles : "Maman je t'adore, je t'aime très très fort. Maman je t'adore, je t'aime très très fort."
Maman prend le relais et improvise : "Et, et moi aussi, mon petit chéri"(...)
A la fin de son couplet, j'lui dis : - Maman, il ne faut pas faire de bruit dans les escaliers pour pas réveiller papa. J'rajoute : - Alors il t'aimera. J'entends maman rire. Ça déclenche mon sourire timide. Ben oui, j'aime bien quand on rit après un de mes propos mûrement réfléchi. Elle me câline et m'explique alors que de toute façon papa m'aime tout le temps Même quand il se fâche. Et elle aussi.
A ce propos, n'allez pas croire, cher lecteur ou lectrice, qu'un quelconque matin, papa soit sorti de son lit pour se fâcher suite à un de mes chahuts intempestifs dans les escaliers. Que nenni. Ça lui arrive bien, de temps à autre, de me gronder
, mais jamais encore dans de telles circonstances.
Pourtant, je dois bien le reconnaître : j'apprécie particulièrement l'acoustique de la cage d'escalier. J'aime y écouter ma voix. Le son de la tondeuse y est remarquable. Ceux de mes imitations (du "Chien Courage"
, de "Monsieur", de "Monsieur René qui imite le monstre des marais", ou encore de "Merlu"
), y sont pas mal non plus (mais plus communs, voyez-vous).
En fait, c'est très simple : toutes les cages d'escalier sont des lieux de prédilection pour mes vocalises. Sauf, sauf, sauf, ...à la maison quand dorment soit papa, soit maman. - Loulou, chut, maman dort encore. Ils doivent me le rappeler à chaque fois, régulièrement, parce que j'oublie vite le message. Aussitôt, je diminue le volume, le temps d'oublier la consigne. - Elle est où, maman ? - Dans notre lit. - Je veux aller dans le lit de papa et maman. - On ira la réveiller plus tard. - Mais on est plus tard. - Monte espèce de sot. - Fait "Monsieur René qui fait le monstre des marais". D'une voix caverneuse et zozotante : - Ve fui le moôôôônftre des marais. - Qu'est qu'il y a, Monsieur René
? Tu fais le monstre des marais ? -Oui. - Non ! A papa de dire (en prenant le ton adhoc) : "Ve fui le môôôôôônstre des marais", avec une voix plus grave. - J'ai pas envie, mon fils, j'ai un petit peu mal à la gorge. - T'es malade alors ? - Non, j'ai déjà assez fait "Monsieur René, le monstre des marais". Il est pas comique parfois, mon père.
Ces rappels au calme s'accompagnent en général de : - Bon, allez : grimpe, mon fiston ! Mes vieux, ils sont toujours pressés dans l'escalier ! Ils ne savent pas ce qu'ils ratent. C'est si gai de flâner à droite, à gauche. Quand je vais seul à la toilette
et que j'traîne en chemin
, j'les entends me rappeler l'objectif de mon déplacement. - Loulou, va à la toilette ! ou - Lou, tu montes, dis ? Comme si je ne savais pas où j'allais ! Ils sont gonflés, quand même !
Et comme si toutes ces instructions maintes fois répétées ne suffisaient pas, ils y rajoutent encore les consignes de prudence. J'crois qu'mes vieux, ils aiment bien parler. J'ai donc de qui tenir, pardi ! |
Par Bèrlebus,
à 12:04 :: Au jour, le jour
:: #485
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