Bonjour, je m'appelle Lou.
Je suis un petit garçon qui ne voit bien qu'avec le coeur, ce qui rend la vie de mes parents et mon éducation épiques !
Je suis donc aveugle et différent dans ma petite tête blonde.
...avec toutes mes excuses pour les personnes qui ne l'auraient pas compris, tous les textes de ce site sont pensés et écrits par moi-même (son papa).
Lou n'en est actuellement pas capable, tout comme il n'est pas capable à ce jour de comprendre "un ordinateur", "internet", ou se concentrer longtemps sur une conversation. Seul l'avenir nous dira si nous parviendrons à l’intégrer totalement le monde dans lequel il vit.
Il est donc clair que ces récits, bien que tous les faits rapportés soient bien réels, comportent une interprétation que je fais en fonction de son comportement. Mais pour bien le connaître depuis plus de cinq ans, je pense ne pas me tromper.
Si ce site vous a fait du bien, vous a touché ou que sais-je encore, merci de nous aider à la faire connaître. Que ce soit par un mail à vos amis, au gré de discussions, ou d'un lien sur votre propre site.
Merci à la Fondation Roi Baudouin ("Parcours Hors-pistes"). Le nouveau design, l'hébergement et les traductions ont pu être réalisés grâce partiellement à son soutien financier.
Le sablier indique : 17h00. Epreuve d'habilité. Retour de l'école. Comme à chaque fois depuis un mois ou deux, Papa me demande d'enlever mon bonnet, puis mon manteau, et enfin de l'accrocher à sa place. - Bien, vas-y, Lou. Mets le sur le nouveau porte manteau. Ben oui, le cochon, après concertation avec l'école, a installé un nouveau portemanteau spécial-rien-que-pour-moi dans le couloir, pask'y parait que je dois être capable de le faire tout seul avant la fin de l'année scolaire. Même que quand il l'a installé la semaine dernière, il a utilisé la foreuse. Même qu'il m'a fait sentir une mèche qui tourne, et nec plus ultra, il me l'a fait actionner avec lui. J'aime bien le bruit des foreuses (à défaut de tondeuses, hein !) Faut dire aussi qu'avant cela, c'était particulièrement compliqué pask'y avait le vélo d'Eva dans le chemin de l'autre porte manteau. Bref.
Je cherche la maudite lichette pendant quinze bonnes secondes, la trouve, y glisse un pouce, et me dirige droit vers le mur (c'est fastoche, le couloir est étroit). Pas évident de sentir un mur quand une main est occupée avec le pouce et que l'autre tient le col du manteau. ... Un coup trop haut, je descends. Ha, il est là. O.K. ... Y'a trois plots. J'vise celui du centre mais mon pouce est dans le chemin, puis c'est la lichette qui, serrée contre mon doigt, ne glisse pas autour du petit bout de bois. - Essaye encore, Lou. J'voudrais l'y voir (enfin, c'est une manière de parler paske justement, je sais pas comment il fait, lui !) Je rame. Décidemment la lichette serre trop mon pouce. - Loulou, ça peut pas aller comme cela... Tu dois utiliser tes deux pouces pour écarter la lichette et la glisser autour du crochet. ... Qui n'en est pas un ! Y m'énerve. - Veux plus. - Courage Lou, je vais t'aider. Il prend mes mains, me guide, glisse un pouce et puis l'autre. - Tu vois, comme cela, tu peux en même temps écarter la lichette et sentir le bout de bois. Ce que nous faisons... les doigts dans le nez, sauf qu'y sont occupés à autre chose.
Après les félicitations du jury, papa m'amène au salon.
(voir bientôt "Deuxième épreuve : le Père Fouras" )