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mercredi 2 mai 2007 |
573. Choux vert et vert choux : vache, veau et mouton |
(photo puis texte) Quatre jours dans la maison de campagne . Comment ? Je ne vais pas entendre le radiateur
dans ma chambre parce qu’il fait trop chaud ? Mais cela ne va pas du tout. Malgré mon insistance, je n’y aurai pas droit. Qu’importe, car durant ce séjour, je flashe sur tout autre chose. Dès notre arrivée, mon attention est attirée par des beuglements incessants émanant de la ferme, distante d’une bonne centaine de mètres. - Je peux aller écouter le papa mouton ? - Oui, vas-y, Loulou, mais ce sont des vaches.
Le temps de me resituer, ni une, ni deux, je descends le chemin vers la maison
des fermiers. Rien de plus facile, le gravier et les bordures d’herbe me servant de rails sensitifs sous mes pieds. Maman me suit néanmoins pour s’assurer que tout va bien. Au bout de l’allée, je me laisse guider vers l’étable par le tintamarre des ruminants. Cela n’arrête pas. - Le papa mouton, dis ! - Non, Lou, ce sont des vaches et des veaux. - Mais on disait que c’était des moutons. - Non, Lou. Ce sont des vaches. - Oui, mais moi je dis que c’est le papa mouton ! - Loulou… il faut employer les mots exactes pour que l’on se comprenne. - Mais moi, j’ai envie. - J’ai bien compris, mais c’est comme cela qu’on ne se comprend pas : quand on n’utilise pas les bons mots. - Laisse moi, maman.
Arrive André-Marie, le fermier. Il explique à maman pourquoi les bêtes hurlent comme cela. En fait, on vient de séparer les veaux de leur mère pour les sevrer. Alors les veaux appellent leur maman, et les vaches appellent leur petit. Ils sont tous là, à deux rangées d’écart. Cette explication* me laisse de glace. Je n’éprouve aucune pitié. (* NDLA : situation cruelle mais nécessaire, avant de les mettre en pâtures.) Par contre, lorsque j’apprends que cela va encore durer deux ou trois jours, j’exulte ! - Le papa mouton va encore hurler ! - Les vaches, Lou, les vaches ! - Mais moi, je dis : le papa mouton. Tu me laisses, maman ? - Bon, O.K., je reviens dans dix minutes voir si tout va bien. Ce qu’elle ne sait pas encore, c’est que je vais y passer à peu près l’intégralité de mes trois jours, là, assis dans la cour, à écouter les bovins s’époumoner. S’il n’y avait le qwad de tonton Jean, la balançoire, la nuit et les repas (« Non, je ne veux pas aller manger ! J’ai pas faim et je veux rester près du papa mouton. »), je ne bougerais pas de la chaise qu’on m’a aimablement mis à disposition. A chaque fois que mes vieux viennent me rejoindre, de moins en moins souvent, au fil du temps, je les remballe sur le champs. - Vas-t’en, papa ! - …Mais je suis venu voir si tout allait bien, Lou.
A peine un repas terminé, je demande à y retourner. - Vas-y, Loulou. - C’est par où ? - Tu suis le chemin et t’orientes avec les beuglements des vaches. - Non, du papa mouton ! - C’est cela, ouiiii.
Dans ma solitude, bien qu’avec les ruminants, je ne sois pas seul, mon grand plaisir est d’imiter Jordi
qui éructe des gros mots. Hé, hé, il n’y a personne pour me l’interdire ; qui plus est, je suis couvert par le potin des bovidés. Dans mon coin, je me marre aussi parfois. Il faut dire qu’au fil des heures, les bestioles deviennent aphones et produisent des sons de plus en plus bizarres. - Hé papa, le mouton a les piles usées ! - La vache, Lou. Tu peux utiliser le bon mot et cela n’en restera pas moins gai, mon fils.
Le soir au souper, j’ai encore droit aux explications sur l’importance de dire les choses telles qu’elles sont, avec les mots correspondants. Exemple à l’appui, ils se mettent à remplacer un mot par un autre : - Bon, après le souper, tu iras dormir dans ton bain. - Et termine de manger ta crotte. Cela me fait bien rire. J’ai bien compris… mais je préfère imaginer que les vaches, ce sont les papas moutons. Point barre.
Bilan : sur trois jours, j’ai passé pas loin de dix-huit heures, mes fesses vissées sur la chaise à écouter « le papa mouton » et imiter Jordi qui dit des gros mots.
En un mot : le « pied » (de mouton ?) !
Photo : Lou devant l'étable
P.S. : Une nouvelle info pour une projection de "Lettre à Lou" à Bruxelles, suivie d'un débat en ma présence..
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Par Bèrlebus :: mercredi 2 mai 2007 à 09:13 :: Au jour, le jour
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Vos commentaires |
BEEH, BEEH... Lou, là tu m'é-MEUH... ! Descendre tout seul à la ferme. Super ! Et rester scotché à écouter les bruits de la ferme pendant si longtemps, ça VEAU bien le droit de te rappeler papa mouton. Allez papa et maman, sois pas VACHES, Lou s'amuse et semble bien avoir compris que chaque mot a son importance. Gros bisous à toute la famille |
Le mercredi 2 mai 2007 à 23:12,
commentaire par
cayenne
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Drôle de Bèrlebus, Cayenne...
Plus sérieusement, un mot pour un autre et les fabulations de Lou posent quand même des problèmes de communication... Nous devons donc tenir tête, un minimum. J'y reviendrai dans un prochain article. |
Le jeudi 3 mai 2007 à 17:21,
commentaire par
Luc
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Salut Lou, comme je vois, tu as passé de très bonnes vacances, auprès de tes amies les vaches.. euh... excuse-moi, les moutons...
Allons alllons les parents... cool!! |
Le jeudi 3 mai 2007 à 21:46,
commentaire par
Christine
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Je me demandais ... si on a un papa mouton et une maman vache ... alors on aura des petits v-agn-eau ? Juste une petite note de délire ... Lou m'inspire. |
Le vendredi 4 mai 2007 à 16:00,
commentaire par
cayenne
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tu sais, Lou,
un secret j adore l odeur des vaches, et la chaleur de l'étable, et le foin, j y ai passé beauCoup d enfance,
j espère que ces richesses te rendront fort heureux dans ton petit sac de vie! |
Le vendredi 4 mai 2007 à 19:38,
commentaire par
Annick
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3 jours sans passer te lire Lou, mais parfois il faut délaisser le pc pour la famille... Et de plus j'ai eu la belle surprise de constater que la compagnon de ma nièce (Provencal) lui a offert le DVD de Lou, et voilà que tu vas faire des heureux en Provence, il est vrai que je parle beaucoup de toi, alors normal qu'on s'intéresse à toi...
J'ai adoré tes journées avec les ...heu!!!!, non Meuhhh!!! avec les mou..vaches, un peu têtu l'gamin mais bon si son trip est d'entendre le doux cri des ces charmants animaux et qu'il a encore en tête les bêlements des moutons, on ne peut quand même pas lui en vouloir... Quand je pense que la plupart des gens ne prennent même plus la peine d'écouter chanter la nature je suis en admiration devant ce gamin qui, lui est resté des heures à écouter les vaches beugler...
Chez moi, Lou, tu adorerais dans le calme écouter les chevaux au galop dans la prairie, c'est génial...
Un très beau week-end à vous tous et toutes |
Le samedi 5 mai 2007 à 11:51,
commentaire par
ANDREE
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Meuh … voilà un grand Lou, qui s’en va seul à la ferme !
Voilà encore une belle aventure, tu as déjà pu approcher et toucher une vache ou un veau Lou ?
C’est bien différent d’un papa mouton, je pense que tu préfère l’appeler ainsi parce que le beuglement te procure les mêmes sensations que le bêlement du papa mouton, que comme tu n’a pas l’image, tu donnes les mêmes noms à des choses différentes, mais qui te procurent les mêmes sensations.
Mais maman et papa ont raison : il faut appeler un chat un chat! Enfin : une vache, une vache – un mouton, un mouton, etc.
Bisous Loulou !
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Le samedi 5 mai 2007 à 12:14,
commentaire par
LiliI
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salut Lou,
Le fermier t'a t il déjà permis de caresser un petit veau, c'est si doux et en plus cela devrait t'aider à ne plus confondre avec le papa mouton.
Le principal c'est que tu te soit éclaté et que tu aies pris l'air pendant ces 3 belles jounées. |
Le dimanche 6 mai 2007 à 11:20,
commentaire par
MONIQUE
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Dans ma volonté d'être concis dans le récit, j'ai oublié de dire qu'à un moment, Lou est entré tout seul dans la grange pour être plus près. Qu'ensuite, le fermier l'a trouvé là et lui a proposé de carresser un veau, ce qu'il a fait sans hésiter.
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Le lundi 7 mai 2007 à 21:06,
commentaire par
Luc
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Quelle avancée vers l'avenir!!!
Que de progrés, que de belles choses dans sa vie ...
Lou nous étonne toujours et je suis certaine qu'il va continuer, c'est un véritable bonheur!!!
Bonne semaine
Bizzzzzzzz |
Le lundi 7 mai 2007 à 22:44,
commentaire par
ANDREE
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