Bonjour, je m'appelle Lou.
Je suis un petit garçon qui ne voit bien qu'avec le coeur, ce qui rend la vie de mes parents et mon éducation épiques !
Je suis donc aveugle et différent dans ma petite tête blonde.
...avec toutes mes excuses pour les personnes qui ne l'auraient pas compris, tous les textes de ce site sont pensés et écrits par moi-même (son papa).
Lou n'en est actuellement pas capable, tout comme il n'est pas capable à ce jour de comprendre "un ordinateur", "internet", ou se concentrer longtemps sur une conversation. Seul l'avenir nous dira si nous parviendrons à l’intégrer totalement le monde dans lequel il vit.
Il est donc clair que ces récits, bien que tous les faits rapportés soient bien réels, comportent une interprétation que je fais en fonction de son comportement. Mais pour bien le connaître depuis plus de cinq ans, je pense ne pas me tromper.
Si ce site vous a fait du bien, vous a touché ou que sais-je encore, merci de nous aider à la faire connaître. Que ce soit par un mail à vos amis, au gré de discussions, ou d'un lien sur votre propre site.
Merci à la Fondation Roi Baudouin ("Parcours Hors-pistes"). Le nouveau design, l'hébergement et les traductions ont pu être réalisés grâce partiellement à son soutien financier.
Hier, papa est venu me chercher à midi à l'école. C'est que la suite de journée s'annonçait bien remplie. Il m'a annoncé tout le programme : la répétition du concert, une rencontre avec Henri et puis, le soir, le concert. Mon sourire banane ne me quittait plus. J'répétais sans cesse : "On va aller voir Henri Dès, dis !"
Arrivé à la maison, j'ai englouti mon repas avec maman puis j'ai été faire une sieste -papa et maman insistant pour que je dorme un peu pour être en forme car l'après-midi et la soirée s'annonçait longue-. Y pouvaient danser sur leur tête : j'étais excité comme une puce. J'ai donc pas dormi, que du contraire, c'était l'ambiance des grands jours dans mon petit lit.
Lorsque maman est venue me chercher pour qu'on parte, y'avait deux amis de papa qui étaient là : Pierre et Quentin.
J'ai pas très bien compris l'explication de papa sur la raison de leur présence paske pour moi, filmer, ça veut rien dire même si papa m'explique souvent qu'il va raconter mon histoire pour la télévision, un peu de la même manière qu'il le fait déjà sur "internet". Soit.
Arrivé sur place, on a du beaucoup attendre parce que la répétition n'était pas prête. C'était drôle, j'entendais des musiciens ajuster leur instrument, causer dans un micro, parler de réglages, bref, rien de très passionnant... d'autant plus que... -ben ouais - j'étais naze ! Malgré mon ouïe affûtée, dès que j'entendais quelqu'un parler dans un micro, je croyais que c'était Henri. Quand enfin les musiciens on commencé à répéter des chansons, mais sans Henri, je m'suis spontanément mis à chanter (avec mes paroles habituelles : déclinaisons de "Monsieur René", "Marie-Anne", "Philippe" (un monsieur de l'école que j'aime bien aussi)) genre : "Phi-Phi-Phi-Phi-lippe, Phi-Phi-Phi-Phi-lipe...". Pourtant, c'était des chansons que je connaissais pas... Mais ça, c'est mon sens aigu de la mélodie : j'sais d'office l'enchaînement des notes à venir. Ben ouais, ça, c'est mon don à moi !
Après une demi-heure, la vraie répétition a enfin commencé avec l'arrivée d'Henri. Dans la salle toute vide, j'me mettais de temps à autre à mettre de l'ambiance, mais vu la sono, Henri ne m'entendais pas. "Ouais...!" (pour ponctuer un temps musical) "Vas-y !" "Bravo, Henri !" (...)
Mais comme tout cela était un petit peu long, j'en ai finalement eu marre. Je me suis réfugié dans les bras de papa, prêt à m'endormir, puis j'ai demandé à rentrer à la maison. J'voulais même plus attendre pour rencontrer Henri. Maman et Papa ont bien compris que "j'avais ma dose" et on a pris le chemin de la maison.
En voiture, je me suis effondré, de temps à autre réveillé par les virages de la voiture qui me faisaient basculer d'un côté à l'autre.