Bonjour, je m'appelle Lou.
Je suis un petit garçon qui ne voit bien qu'avec le coeur, ce qui rend la vie de mes parents et mon éducation épiques !
Je suis donc aveugle et différent dans ma petite tête blonde.
...avec toutes mes excuses pour les personnes qui ne l'auraient pas compris, tous les textes de ce site sont pensés et écrits par moi-même (son papa).
Lou n'en est actuellement pas capable, tout comme il n'est pas capable à ce jour de comprendre "un ordinateur", "internet", ou se concentrer longtemps sur une conversation. Seul l'avenir nous dira si nous parviendrons à l’intégrer totalement le monde dans lequel il vit.
Il est donc clair que ces récits, bien que tous les faits rapportés soient bien réels, comportent une interprétation que je fais en fonction de son comportement. Mais pour bien le connaître depuis plus de cinq ans, je pense ne pas me tromper.
Si ce site vous a fait du bien, vous a touché ou que sais-je encore, merci de nous aider à la faire connaître. Que ce soit par un mail à vos amis, au gré de discussions, ou d'un lien sur votre propre site.
Merci à la Fondation Roi Baudouin ("Parcours Hors-pistes"). Le nouveau design, l'hébergement et les traductions ont pu être réalisés grâce partiellement à son soutien financier.
A peine rentré de l’école, je déclare tout de go, en prenant soin d’adopter le ton le plus « congratulatoire » ou « félicitatoire » possible : - Ecoute, écoute ! Tu sais quoi ? Et bien, il y a eut l’alarme à l’école ! Mon sourire banane est à la mesure de ma fierté. J’enchaîne ensuite, syllabe par syllabe, comme ils font souvent avec moi pour faire durer le suspense d’une grande nouvelle : - Et… j’ai… pas… eu… peur… de… (???) …L’a… laaarme !!! Je saute alors dans les bras de maman pour recevoir tous les câlins et compliments d’usage face à pareil événement. - Bravo, Loulou ! - Et tu sais quoi ? On a couru très vite dehors, comme ça, ça faisait moins de bruit ! Et j’ai pas eu peur !
Pourtant, la peur de l’alarme incendie était quotidiennement sur mes lèvres, presque autant que Jordi ou le papa mouton, tant les deux dernières alertes m’avaient foutu une de ces trouilles. Mais voilà… Petit à petit, je parviens à appliquer les conseils rassurants de mes vieux : « Je suis capable de… »
S’enchaînent de grands câlins avec maman, puis avec papa à qui je réédite le récit avec la même mise en scène. J’aime ces instants où j’imite le ton fier qu’eux-mêmes utilisent et m’adressent lorsqu’ils sont content de moi. J’adore ces moments où, ensuite, on me caresse le visage des deux mains. J’aime les saisir et les guider pour que ce soit le plus doux et lent possible. On s’amuse alors à syncoper des phrases, une fois encore syllabe par syllabe, en phase avec le rythme des caresses, comme une récitation scolaire : - Bra… vo… au… grand… Lou… lou… qui… n’a… plus… peur… de… l’a… larme… Bra… vo… au… grand… gar… çon… que… j’ai… me ! Le plus drôle étant de construire des phrases dont on connaît la suite logique et évidente, parce qu’alors, on dit les syllabe ensemble. C’est trop gai, surtout quand je sais que papa fait exprès de se tromper de mot.