Bonjour, je m'appelle Lou.
Je suis un petit garçon qui ne voit bien qu'avec le coeur, ce qui rend la vie de mes parents et mon éducation épiques !
Je suis donc aveugle et différent dans ma petite tête blonde.
...avec toutes mes excuses pour les personnes qui ne l'auraient pas compris, tous les textes de ce site sont pensés et écrits par moi-même (son papa).
Lou n'en est actuellement pas capable, tout comme il n'est pas capable à ce jour de comprendre "un ordinateur", "internet", ou se concentrer longtemps sur une conversation. Seul l'avenir nous dira si nous parviendrons à l’intégrer totalement le monde dans lequel il vit.
Il est donc clair que ces récits, bien que tous les faits rapportés soient bien réels, comportent une interprétation que je fais en fonction de son comportement. Mais pour bien le connaître depuis plus de cinq ans, je pense ne pas me tromper.
Si ce site vous a fait du bien, vous a touché ou que sais-je encore, merci de nous aider à la faire connaître. Que ce soit par un mail à vos amis, au gré de discussions, ou d'un lien sur votre propre site.
Merci à la Fondation Roi Baudouin ("Parcours Hors-pistes"). Le nouveau design, l'hébergement et les traductions ont pu être réalisés grâce partiellement à son soutien financier.
Résultats de votre recherche de ma semaine de vacance.
mardi 1 septembre 2009
674. Le papa mouton mis au pas et à la bergerie !
Début août. - Qu’est ce que je lis dans ton carnet, Lou ? Ca ne va pas du tout ! - T’es fâché ?
Après la Corse, mes vieux m’ont inscrit aux activités du « groupe de jour » de mon école. Juste une semaine, car ils devaient travailler. Je n’ai pas apprécié. C’était pas des vacances ! Et puis, il y avait la présence de « Didier ». Nos mondes s’opposent et j’aime le provoquer, jusqu’à la dispute. Il y avait enfin mon irrépressible envie de rester dans mon imaginaire du « papa mouton au groupe » accompagné de toute sa clique, plutôt que de vivre avec… le groupe.
Lundi passé, nous nous sommes rendus à l’hôpital pour rencontrer un nouveau docteur qui a une voix de Bèrlebus légèrement éraillée (sic). Il m’a expliqué que j’allais suivre un traitement pendant les vacances de Pâques, pour arriver à dormir aux mêmes heures que tout le monde.
Si cela se passe bien, ce sera fini d’être épuisé à partir de quatre heures de l’après-midi comme c’est généralement le cas… depuis toujours. De même, ce sera fini de faire la jam dans mon lit à partir de quatre, cinq heures du mat.. Mais pour ce faire, on va me donner un médicament pour m’aider à dormir aux bonnes heures. Cela s’appelle de la mélatonine, à ce qu’il paraît. Mais comme mon cerveau en produit déjà dans l’après-midi –raison de mon décalage et de mes épuisement réguliers -, c’est inutile de m’en donner plus tard. La seule solution est donc de m’en donner, jour après jour, de plus en plus tôt, jusqu’à faire un tour d’horloge à l’envers, ce qui m’amènera à être fatigué comme tout le monde vers vingt heures. En route donc pour le « Jetlag experiment », car à force de donner envie à mon corps de dormir plus tôt, de deux heures en deux heures, nous allons vivre un moment donné la nuit, et dormir le jour. Pour tout dire, cette perspective m’a plutôt amusé.
651. Le Petit Prince heureux et doux comme un mouton
Ravi. Je suis ravi de ma semaine en classes vertes. Seul le deuxième jour fut un peu plus difficile à cause du refus du papa mouton. Avant de quitter la ferme, j’ai été le salué, histoire qu’on cause une dernière fois « mouton » tous les deux. On est tellement pote maintenant que je m’assieds dans le foin, à ses côtés. Je l’imite à la perfection –ce n’est pas nouveau* –, tout comme ses congénères de la ferme, avec toutes leurs nuances : du chevreau à la chèvre, du mouton à l’agneau, du content au fâché, du bêêê au mêêê… Mon « recorder player » a fonctionné à plein régime pendant ce séjour. Dans la voiture me ramenant à la maison, mes vieux ont eu droit à une démonstration dans les règles.
Avec deux semaines de retard, mon cadeau d’anniversaire est enfin arrivé vendredi à la maison.
Je savais ce que c’était car mes parents ont du m’accommoder à pas mal de changement dans la maison : il a fallu faire de la place, réduire une cheminée, déplacer les meubles et même vider tout le rez-de-chaussée (le temps des travaux pendant que nous étions en vacances). Et puis, il y a quelques mois, nous avions été le choisir dans un magasin où, comme par hasard, j’ai jeté mon dévolu sur celui qui avait la meilleure sonorité.
Après le synthétiseur de mes six ans, j’ai donc reçu un piano. Une évidence. N’imaginez pas que ce fut une effusion de joie (la valeur de choses a peu de sens pour moi) , je suis juste content, très content et y joue très souvent, délaissant mon synthé.
(NDLA : j’avais évoqué dans un article précédent une étrange histoire de « L’eau du bus ». Levons donc le voile sur ce mystère.)
On ne modifie pas ainsi mes us et coutumes. Disons simplement qu’avec le temps, se produisent de petites évolutions voire des substitutions. Ainsi, depuis mon acceptation, il y a cinq ans, de manger avec papa, suite à ma peur liée à une absence prolongée de maman, la tradition veut que lors de ces repas, le paternel se fende d’une histoire pour occuper le temps*. Tous les dimanches matins – là aussi, il s’agit d’une tradition qu’il n’est pas question de changer sans motif valable-, je prends donc un petit déjeuner avec lui, rythmée par un récit qui se doit d’être drôle. Si, par le passé, Monsieur René et le Petit Chien Courage en étaient les héros, cela fait des mois qu’ils ont été remplacés par Jordi et tutti quanti. Quant à l’histoire elle-même, j’ai jeté mon dévolu sur le récit le plus abracadabrantesque** que l’on puisse imaginer. C’est moi qui ait eu l’idée d’inscrire le bus qui me ramène quotidiennement de l’école comme décor. C’était à l’époque où je connus quelques déboires lors des retours à la maison. Une catharsis en somme.
Le lendemain, au retour de l’école, à peine le manteau ôté, j’apostrophe maman : - Dis, tu peux lire ce qui est écrit dans le carnet ? Maman fait la lecture : - Bonjour, tout s’est bien passé ! Avant le dîner, Lou a joué au jeu « Simon ». C’est un jeu que nous lui avons fait découvrir il y a quelques semaines. Lou apprécie beaucoup. Ensuite, il a bien mangé (potage, chicons* au gratin). Je l’ai félicité. Il était très fier de lui. Je vous souhaite de bonnes vacances. Les félicitations sont à la hauteur, au point qu’entendant l’ambiance festive au rez-de-chaussée, papa descend de son bureau. - Papa, papa, lis ce que Wendy a écrit dans le carnet ! Ma fierté est sans égal. Sourire banane.
Pour la petite histoire, je connais bien le jeu « Simon », puisqu’on en a un à la maison avec lequel je joue occasionnellement. Mais ça, je ne l’ai pas dit à l’école.
NDLA : outre les progrès et plaisirs estivaux de Lou, je n’ai guère eu le temps de raconter le reste : c’est à dire le « petit » quotidien. Réparation est faite avec cette 38 ème chronique du temps qui passe, qui, comme le veut l’usage, vous donnera de la lecture, d’autant qu’il me sera difficile de me connecter sur internet dans les jours à venir : travail sur le DVD de « Lettre à Lou » version longue, et moments de vacances à partager en famille.
Par ailleurs, j’ai posté un article sur la page infos et actu.
Bip, bip, crac crac …et autres règles d’usage.
J’vous jure, c’est moi qui ai suggéré ces trucs à maman !
Le premier, c’était, il y a deux mois, lorsque mes vieux n’ont plus voulu que je joue tout le temps avec mes jeux électroniques : mon Furby, Le vieil ordi-mini de mes soeurs, mon éléphant-qui-répète-tout-ce-que-je-dis, et même mon lecteur de cassettes. Faut dire que mon seul intérêt résidait à essayer d’user le plus vite possible les piles, en les faisant fonctionner non stop. Le but est bien entendu que l’engin finisse par dysfonctionner et faire des sons bizarres, déformés, qui m’excitent et me font rires aux éclats… jusqu’à ce qu’elles rendent l’âme –et ça peut parfois mettre du temps ! -. Bien que cette passion des « piles usées » ne soit pas neuve, ces em… avaient trouvé que j’exagérais. Bref, ils avaient réduit drastiquement l’usage de tous mes jouets. Ben oui, j’ai dis « tous mes jouets », car ce sont mes seuls jeux puisqu’il n’y a que cela qui m’intéresse - hormis mon piano, mon djembé, les jeux de rôles, ou écouter de la musique -. Un jour, au retour de l’école, j’ai imaginé le deal suivant : - Dis, maman, si je lis, je pourrai avoir mon éléphant ?
Depuis mon retour de vacances, je pète la forme à l’école. L’approche des classes de mer (dans deux semaines), ne me perturbe pas trop. Au contraire, on en a profité pour faire un jeu des erreurs : le trousseau malicieux. J’ai ainsi dû dactylographier en classe, des mots de choses qu’on mettra dans ma valise, ou qu’il est impossible d’y faire rentrer. Comme par hasard, j’ai excellé dans la recherche de ce qu’on ne peut pas mettre dans un bagage. J’aurais même voulu rajouter la cour de récréation dans la liste, mais bon, plus le temps et plus la place !
A la maison, hier avec maman, aujourd’hui avec papa, on joue en lisant et relisant les mots dans le désordre. C’est mon devoir, quoi ! Aussi ch… et compliqué que soit pour moi la lecture du braille, j’aime trop m’esclaffer à chaque fois en disant : - Maaais, non ! On ne met pas une porte dans une valise !
Pourtant, je vous jure, c’est difficile de rester concentré sur ce que lit mon petit doigt, de ne pas me distraire par ce que fait mon autre main, par les sons de la maison, ou tout simplement de ne pas décrocher vers mon imaginaire. - Loulou, tu dis n’importe quoi ! Un… et puis ? Heureusement qu’il y a le côté ludique.
Les mots écrits en brailles sur le papier (scanné) sont : Le pull, une école, un slip, un vélo, un pantalon, les bottes, une porte, des chaussettes, le cartable.
De dimanche à mardi, trois jours de fièvre avec 39°. Mais paradoxalement, je suis en pleine forme et en profite pour aller chez Bon-Papy et Bonne-Mamy en lieu et place de l’école.
Mercredi, plus de fièvre. Au retour de chez mes grands-parents, je me paye le trip de la porte de la toilette*.
Jeudi, lorsque je retourne à l’école, surprise : j’apprends à mon arrivée qu’il y a visite médicale. Panique à bord. Pas prévu, pas préparé. Et Monsieur Guy qui n’est toujours pas revenu. Madame Bulle, chez qui je vais en attendant son retour, me rassure. Finalement, la visite se passe bien avec le docteur. Pas question néanmoins de tensiomètre**, ni de test d’acuité auditive. Déjà que je flippe lorsque mes oreilles sifflent. Ils n’insistent pas. Hélas, à la sortie de la visite médicale, le bus qui doit venir nous reprendre n’arrive pas. Encore un truc que j’aime pas. Deuxième mauvais trip.
viens de supprimer trois messages, sympathiques, certes, mais qui me sont apparues à chaque fois comme une pub. déguisée pour le blog de ces personnes.
Sur l'un de ceux-ci, il n'y avait que des articles genre : "votez pour le blog de..., "votez pour moi", et j'en passe...
Depuis que j'ai crée ce blog, il y aura deux ans (dans une semaine), la blogosphère a bien changé et fait partie de la mode. Le blog fait "branché" dans toutes les couches de la population. C'est devenu un moyen de communication nouveau, parce qu'accessible, et c'est très bien ainsi.
Il y a plein de bonnes raisons de faire un blog : pour un cercle privé d'amis, pour se marrer, pour crier, pour pleurer...
Mais comme toujours, il y a les dérives, les leurres, la quête de notoriété, le besoin d'exister. Mais il ne suffit pas "d'être dans le coup", d'être branché, chercher l'attention des autres en créant un blog. Il faut aussi donner un peu de soi en retour. Partager.
Enfin je rappelle qu'à la naissance des blogs, il y avait un code déontologique, une règle, qui disait qu'on ne postait pas de commentaires sur un article dans le but de faire sa publicité.
Luc
(un amoureux de la blogosphère qui va de ce pas (dès qu'il aura le temps) supprimer tous ces trucs de votes à la con où "le journal de Lou" est référencé.)
PS: la photo est une cliché pris par Mathilde, la grande soeur de Lou, lors des vacances. Une séance de poses où l'on s'est bien marré.
- Dis papa, j'ai envie d'aller à l'école. - Dis, c'est quand lundi ? - J'ai envie de revoir Monsieur Guy. - J'aime pas les vacances. - On est bientôt lundi !
Si, si, vous avez bien lu : je veux retourner à l'école. Même que parfois j'en râle ! Bon, je vous explique ma logique qui justifie cette hâte soudaine.
Primo, j'me paie juste un trip pask'en général, j'aime pas le changement. En d'autres mots, le terme "vacances", à défaut d'un voyage, ça m'inspire rien de bon. Secundo, avec la semaine de "classes vertes" à la ferme, Monsieur Guy (mon instit.) est devenu mon pot. Tertio, lors de la première semaine de vacances, j'ai été en garderie à l'école. Et pour l'occasion, j'ai pris le bus pour y aller (alors que durant l'année, je ne le prends que pour rentrer le soir). Et ça, ça m'a bien kiffé. Quarto, je m'y suis bien marré pask'on a fait plein d'activités. Enfin, la chorale, le cours de djembé, Martine la psychomotricienne, Elisabeth mon éducatrice et tous les autres... me manquent ! C.Q.F.D.
Moralité, bien qu'on ait été à Pâques dans la maison des Ardennes, que maman soit en congé cette semaine et qu'on va régulièrement s'éclater à la plaine de jeu ou la piscine pendant que papa travaille, j'e n'attends qu'une chose : lundi prochain.
Ça y est, cette fois papa est parti pour son travail-du-film pour toute la semaine. Il est dans une ville trop loin que pour rentrer tous les soirs. C'est bête paske pendant ce temps là, moi, chui en vacances.
Mais qu'importe, je m'accommode de tout, et puis maman m'a préparé un chouette programme (à suivre).
Tous les soirs, il nous téléphone pour prendre de nos nouvelles : - Coucou, mon Loulou. - Petit Chien Courage et Elisabeth jouent avec Monsieur René dans le bain, papa ! - Dis, mon fils, si tu me disais d'abord bonjour. - Bonjour, papa. Fais Monsieur René qui écrase "Muse" dans le fauteuil. - Au téléphone, ça va être difficile. Et comment vas-tu ? - Bien, mais "Archive" a téléphoné à Bon-Papy pour dire des gros mots de Geert qui a ses piles usées .
Bref, au téléphone, rien de neuf... C'est un jouet comme le "répéteur" ou l'éléphant. Papa, il a qu'à jouer, pardi !
- Bon, mon Loulou, tu me dis ce que tu as fait aujourd'hui ? - On a été à la plaine de jeu et voir Viviane. Mais, papa, est-ce qu'on peut dire des gros mots pour rire, putain de bordel de merde de nondidjiou ? (sic !) - Pour rire, mon Bonhomme. - Je t'aime, mon papa que j'aime. - Moi aussi mon Loulou. - ... Non, mon Chouchounet que j'aime ! - Moi aussi, mon Chouchounet que j'aime.
Chai pas pourquoi, mais vacances ne riment pas avec farniente. A chaque fois, mes parents trouvent des trucs nouveaux à m'imposer.
Cette fois-ci, ils ont décidé que dorénavant je mangerai mes repas en même temps qu'eux. Si, si : fini, The End, Gedaan, mon festin de fin de journée, où après l'école, je m'enfile coup sur coup : le repas chaud, le goûter de fruits, et le souper de tartines.
Je suis donc prié de venir à table pour me joindre à eux. J'tente bien de résister – la perspective ne m'emballe pas du tout -, mais in fine, j'obéis. Encore heureux, ils ne m'obligent pas à manger. J'ai bien essayé aussi de m'en aller discrètement, mais ils m'ont repéré avec leur radar magique qu'ils appellent "yeux". Je suis donc, cloué sur ma chaise. Enfin, cloué... . Pour dire vrai, j'en profite pour essayer toutes les positions possibles qu'offre une chaise : passer un jambe par dessus le dossier, voir les deux, prendre appuis avec mon dos contre la table pour transformer la chaise en bascule, me mettre carrément à l'envers, bref, visiter le mobilier quoi... Viennent alors les éternelles mises en garde : "Attention, Lou, tu vas tomber"
Ben oui... on est reparti en vacances. Et pas n'importe quelles vacances : papa et maman m'ont emmené (avec Eva et Mathilde) à la découverte de la montagne !
Impossible de vous raconter en une phrase toutes les nouveautés auxquelles j'ai été confronté et tous les progrès que j'ai faits... Ça a été un grand chambardement plus que positif dans mes petites habitudes et dans la découvertes de choses que je ne connaissais pas. J'ai mordu à la vie à pleines dents et ai accepté un tas de trucs qui par le passé, m'auraient foutu une de ces trouilles et engendré de ces colères ! Bon, j'dois bien l'admettre, y'en a quand même eus quelques unes, mais c'était comme si papa et maman n'entendaient plus mes refus. Non seulement, ils outrepassaient mon avis ("non, je ne veux pas faire çi ou ça !") - voire ne me le demandaient même plus -, mais ils m'ont obligé à faire de ces trucs dingues, mais dingues...
Après ça, chui totalement convaincu : mes parents sont fous !
Au programme : trois jours de voyage avec arrêts dans un hôtel en Bourgogne, puis en Savoie et enfin, une semaine aux "2 Alpes".
J'ai six ans, dis ! Si, si, vous avez bien lu... j'ai eu six ans la semaine dernière (je suis né le 12 août) ! Et comme on était en vacances (encore!), on a fêté cela à la montagne, dis !
Pour être honnête, je commence seulement à piger la notion du temps qui passe : par conséquent, mon anniversaire, c'est pour moi un drôle de truc ! Du jour au lendemain, on me dit que je n'ai plus cinq ans mais six !
Les notions d'années, de jours et d'heures, ça reste un petit peu compliqué pour moi. Ben oui, je ne vois pas le soleil se promener dans le ciel (je les sens par contre !), je ne vois pas le jour et la nuit (j'entends la différence d'ambiance), je ne vois pas les saisons (mais je les sens), et enfin, je ne vois pas le temps faire son oeuvre sur la vie. Même voyant,
La maison des Ardennes, rime avec cailloux
(et radiateurs, feux etc. - cfr. Post 88 à 92). J'vous ai donc déjà expliqué le pourquoi de mon plaisir des cailloux. C'est tellement vrai que lorsque Papa et Maman m'annoncent qu'on va y aller, je saute de joie et demande tout de go si on ira dans les cailloux. Faut dire que c'est difficile pour moi de me balader ailleurs dans la campagne : les ornières des chemins de terre, c'est horrible ! Et comme la poussette, elle passe pas non plus sur ces sentiers, j'me contente de la propriété et de ses cailloux. De toute façon, chui pas un grand marcheur.
Et puis c'est tellement gai de prendre des cailloux en main, de les jeter, de les entendre tomber plus loin ou faire "toc" sur la voiture de papa… (hum… oui je sais, j'peux pas…). Par contre, remplir la brouette de cailloux, ça j'peux et m'en prive pas !
Faudrait que j'demande à mes parents d'acheter un bac à cailloux plutôt qu'un bac à sable pour la maison puisque le sable me fait peur. Pour sûr, j'prendrais mon pied !
J’en ai fait des choses pendant cette semaine de vacances… Un jour, on a été à la plaine de jeux, Maman, Eva et moi. Le pied, comme d’hab.
En voiture, sur le chemin du retour, Eva et maman se sont mises à causer. Sentant l’importance de leurs propos et entendant "certains mots", je m’suis tu et j’ai tout écouté.
145. Chronique du temps qui passe (9): Trois pas en avant...
...Trois pas en arrière.
Vous connaissez cette chanson. Sauf qu'avec moi, ce serait plutôt : "Deux pas en avant, un pas en arrière".. Ben oui, chui comme cela : j'avance à petits pas, les uns après les autres, puis brusquement, machine arrière toute !
Est-ce la conséquence de la grippe qui m'a bien dérangée ? J'dirais même inquiétée ? (Ils en ont entendu des "j'ai peur", papa et maman, dans mes périodes de fortes fièvres). On le serait à moins ! Est-ce aussi, à cause de la maladie, parce que maman et papa ont fait de nombreuses exceptions aux efforts habituelles qu'ils me demandent ? C'était pas pour me déplaire, mais maintenant que chui guéri, c'est l'retour des exigences. Re-fini de monter les escalier dans les bras de maman, "nada" les repas au gré de mon appétit d'oiseau du moment (...). Est-ce enfin mes antennes qui vibrent à la moindre tension ou nervosité ambiante ?
(Ma semaine de vacances 7) Ce que j'aime beaucoup aussi dans la maison des Ardennes, c'est le grand feu ouvert. Même si je le vois pas, j'adore me déplacer sans cesse du canapé vers le feu et m'arrêter net avant le socle de l'âtre (...sous la surveillance de maman ou papa). Je tends alors prudemment mes petites mains, me penche légèrement en avant et tourne mon visage pour bien sentir la chaleur sur mes joues. On dirait que j'écoute le feu. Ce que je fais aussi. Même que c'est sans doute le bruit du feu qui m'a attiré, la première fois. Une source de chaleur bruyante... voilà qui est intéressant et curieux. C'est pas comme des radiateurs ou des convecteurs au gaz. Un feu, on l'entend vivre !
D'ailleurs, à ce propos, c'est pour cette raison que j'aime bien le radiateur de ma chambre dans la maison de campagne (NDL: il est toujours mal purgé!). Il n'arrête pas de faire le bruit d'un petit ruisseau. Du coup, j'ai appris à tourner la vanne pour m'amuser à le faire taire ou, au contraire, le faire couler.
(Ma semaine de vacances 6) Mon grand oncle, que j'ai pas connu et à qui appartenait la maison des Ardennes, était un monsieur très cultivé qui connaissait, outre son métier, beaucoup de choses à propos de la nature : botaniste, apiculteur, pêcheur, mycologue (spécialiste des champignons), et chasseur... C'est pourquoi la maison est truffée de trophées de chasse : cela va de la tête de sanglier, la tête d'un chevreuil, un renard en pied et des rapaces - tous empaillés - , aux innombrables bois de cerfs, chevreuils, bouquetins, onyx etc... A vrai dire, c'est pas trop la tasse de thé de papa et maman, mais ça contribue au charme et au caractère du lieu. L'avantage par contre, c'est que grâce à cela, ils peuvent me faire toucher un "vrai" sanglier, un "vrai" chevreuil, un renard, un hibou, un épervier..., soit autant d'animaux qu'il me serait impossible de "voir" à ma manière, c'est-à-dire, par le toucher. J'vous étonnerais si je vous disais que j'accepte de bonne grâce ce genre de découvertes tactiles. Et bien non, je ne vous étonnerai pas... Mais bon, papa et maman, ils y vont progressivement. Et puis, on a le temps : ces animaux là, ils sont pas prêts de s'enfuir...
(Ma semaine de vacances 5 - suite) Mais LA chose qui nous a rendu définitivement complices a été le vieux canapé à ressort. J'adore sauter et rebondir dans les fauteuils de la maison de campagne (à la maison, ils rebondissent pas). Du coup, c'est un de mes jeux favoris là-bas. Je me suis mis à sauter en scandant : "Boum dans le fauteuil, boum dans le fauteuil !" Et bien vite, Coline m'a rejoint. On a ainsi sauté et chanté cette rengaine pendant une heure au moins, en riant aux éclats. J'vous dis pas notre état d'excitation, surtout que moi, je maîtrise bien le fameux canapé : je suis capable de rebondir à trente ou quarante centimètres du sol, et, une fois le rebond suffisant, je me jette en arrière dans le fauteuil. Le soir, quand elle est partie, j'étais à ramasser à la petite cuillère. Liquidé, vanné, mais surexcité aussi !
Bref, la rencontre avec Coline a été une grande partie de plaisir et on se reverra certainement, même si elle habite loin.
(PS: Coline, si ta maman te lit cet article, je t'embrasse très fort !)
(Ma semaine de vacances 4 -suite) Comme ma maman et la maman de Coline ont le même prénom, je me suis amusé avec elle des cette homonymie et cela a dégelé la glace entre nous. On s'est mis tous les deux à appeler nos mères respectives : Moi: "Maman Claire ?" Ma maman: "Oui ?" Coline: "Maman Claire?" Sa maman: "Oui ?" ...et ainsi de suite, à notre plus grand plaisir !
(Ma semaine de vacances 3) En Ardennes, il y a une petite fille qui est venue nous rendre visite. Elle s'appelle Coline. C'est une petite fille de 6 ans, malvoyante et qui a, comme moi, l'hypophyse sous-développée. ( Les piqûres d'hormones du soir, elle connaît donc aussi). Sa maman et mon papa se sont rencontrés par mails interposés grâce au site. C'est donc tout frais, tout nouveau et personne ne les connaissait avant leur arrivée ! Lorsqu'elle a débarqué avec sa maman, le contact n'est pas venu tout de suite entre elle et moi. C'était vers midi, à un de mes moments "coup de mou" (J'étais éveillé depuis 4 heures du mat...) Et puis, pour être honnête, je ne suis pas très entreprenant vis-à-vis des enfants de mon âge... comme si je préférais les adultes. Je n'ai donc pas de vrais amis ou amies de mon âge hormis mes petits camarades de classe, mais qui habitent tous très loin. Enfin, je n'ai pas l'habitude d'être présenté à une jolie inconnue... et presque de mon âge, en plus ! (Ils y vont fort, mes parents !)
Entre Papa, Maman, et sa maman, le courant est passé tout de suite. Et comme papa s'est tout de suite entendu avec Coline, j'ai ouvert grand mes pavillons, histoire de me mettre progressivement dans l'ambiance. (à suivre...)
(Ma semaine de vacances 2) D'habitude, je dors bien dans la maison des Ardennes où il règne un calme absolu (c'est un "trou perdu"). Je dis bien : d'habitude(quoi que...) , parce que cette fois, ça a été tout le contraire ! Est-ce le passage à l'heure d'hiver ou le fait que je sois passé dans un cycle de sieste où je m'endors régulièrement l'après-midi ? Toujours est-il que j'en ai fait voir de toutes les couleurs à papa et maman dont la chambre voisine n'est séparée que par une mince cloison.
(Ma semaine de vacances 1) J'ai beaucoup de chance parce que la famille de maman dispose d'une maison de campagne dans les Ardennes (voir la maison). J'y vais régulièrement depuis que je suis tout petit. Je connais donc bien l'endroit et y ai tous mes repères. De ma chambre attitrée (avec le bruit caractéristique du radiateur dont j'entends l'eau couler) aux autres pièces de la maison. Mais ce que je préfère par dessus tout là-bas ...c'est les cailloux devant la maison ! C'est tellement gai de marcher dans ce gravier qui délimite bien un périmètre de sécurité. Dès qu'un de mes pieds touche l'herbe, je sais que je ne dois plus avancer. Si ça ne tenait qu'à moi, je passerait tout mon temps à gambader ainsi, dix pas à gauche, dix pas à droite... Hélas, il y a la pluie et mes parents qui, au bout d'un temps, veulent toujours me faire faire autre chose.