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mardi 30 janvier 2007 |
556. Le Chien Courage et le vent mauvais |
(une fois encore, flash-back, trois semaines en arrière) Durant les sports d’hiver, au gré des mes pensées, il m’arrivait, plusieurs fois par jour, de demander à mes vieux de me rassurer quant au fait que le chauffeur du bus de l’école viendrait à chaque fois me chercher pour me ramener à la maison. Ben oui, c’est ma manière à moi d’apprivoiser les mauvaises expériences ou les peurs : il me faut entendre cent ou deux cent fois une phrase rassurante, généralement formulée par mes soins, que je demande ensuite de répéter sur un ton ad hoc ( et avec un câlin en prime, c’est encore mieux). - Tu peux me dire que tout va bien et que , mon Chouchounet que j’aime, tu ne dois pas avoir peur ? Saïd va venir te chercher à l’école, t’sé. Tout va bien. A toi ! J’aime bien qu’on me dise les choses comme si elle étaient emballées dans du sucre d’orge. Soit. Etait-ce une prémonition, bien qu’une telle chose ne soit jamais arrivée ? Ou était-ce ma catharsis personnelle, une réminiscence des mots que m’avait dits le chauffeur dans le bus ? Pourtant depuis, on s’est expliqué et tout va bien. Il est super gentil avec moi, Saïd . Re-soit.
Le surlendemain de notre retour de la montagne, bardaf, c’est la tempête.
Le vent ? En soi, j’adore ! Mais lorsqu’il vient perturber le ramassage scolaire … Il se fait que pour aller et revenir de l’école, le trajet du bus passe par le Bois de la Cambre à Bruxelles. Or quand il y a trop de vent, il est fermé à la circulation. Conséquence, tout le sud de la ville se transforme en un gigantesque bouchon et un détour de minimum cinq kilomètres doit être accompli, pour contourner le périmètre interdit.
Ainsi, le mardi à 16h00 après la classe, je me rends comme tous les jours au parking des bus avec mon groupe et les éducatrices. Celui-ci n’est pas encore arrivé. Soit. Je patiente un peu, quoique cela me stresse un petit peu aussi. Une demie heure plus tard ? Toujours pas là. J’entends les grandes personnes parler d’embouteillages, de bus coincé. J’ai fait le « super grand » trois quart d’heures, mais là, je commence à m’inquiéter. Mon éducatrice a la bonne idée de me proposer de téléphoner à Papa et Maman. Je l’entends causer un peu, puis, j’entends, à tour de rôle, la voix rassurante de mes vieux. Ils me félicitent, m’encouragent, me rassurent. « C’est pas grave. » « Le bus va venir, il est juste en retard. » « Tu te souviens de ce qu’on a dit à la montagne ? » « Tout va bien ». Et ça marche… Mes pleurnichements s’estompent. Fragile équilibre. Je ne dois pas voir peur. Je dois avoir confiance. On ne va jamais m’abandonner. Seconde bonne idée, on me propose de retourner dans la salle du « groupe de jour » pour patienter et jouer. Et je patiente… Une heure. vRégulièrement, papa ou maman téléphone à mon éducatrice puis me parlent. Je sais qu’ils sont « avec » moi. Je suis comme le Petit Chien Courage : peur, pas peur, peur, pas peur. Et je tiens bon.
18h30. Toujours pas de bus. Papa appelle pour me dire que c’est Bon-Papy qui va venir me chercher. Original. Ceci dit, pourquoi ne vient-il pas lui-même ? Il se retrouverait coincé dans les embouteillages comme le bus de Saïd. Par contre Bon-Papy habite tout près de l’école et ne doit pas traverser le bois, il sera donc là plus vite. Ça me va. Je suis un grand garçon. De fait, cinq minutes plus tard, il est là. Cela fait deux heures trente que je patiente et me crois sorti d’affaire. Seulement, voilà que, se concertant au téléphone, Papa et Bon-Papy décident que ce dernier va essayer de me ramener à la maison en évitant les embouteillages. Résultat : plus d’une heure trente pour parcourir les huit kilomètres qui séparent l’école de la maison.
Là j’avoue, il y a des moments où je craque. On reste sur place pendant de longues minutes, même que j’entends Bon-papy faire la causette avec d’autres personnes arrêtées comme nous, mais en contre-sens. Du coup, pour me divertir, Bon-Papy me propose d’ouvrir la porte arrière coulissante de sa voiture, comme cela, je peux entendre la ville. Bon, ça marche un temps, puis il doit me rassurer. A d’autres moments, plus fébriles, papa ou maman prennent le relais au téléphone.
A 20 heures, lorsqu’enfin la voiture de Bon-Papy s’immobilise pour de bon, papa puis maman viennent de suite à ma rencontre. La première chose que papa me dit ? - Tu vois, Loulou, que jamais, jamais, on te laissera seul. Il est un peu tard, mais quelle aventure, hein mon Chounet ! Je lui adresse mon sourire banane, puis lui prends la main pour qu’il me fasse une bonne-petite-doudouce sur la joue. Il me dit encore plein de choses. Je ne sais plus exactement quoi. Rien que des mots doux et des félicitations. Je suis fier. Et c’est vrai que je me suis dépassé.
La vie est belle.
PS : pour la petite histoire, la semaine suivante : rebelotte, la tempête et le Bois fermé ! Sauf que cette fois, ils se sont organisés. Bon-Papy est venu me chercher dès la fin de la classe et m’a ramené de suite à la maison, avant les mauvaises heures.
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Par Bèrlebus :: mardi 30 janvier 2007 à 20:45 :: Au jour, le jour
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Vos commentaires |
Petit Lou,
Chaque jour tu nous prouves que tu grandis. Crois moi j'en connait plus d'un qui craquerait!!! Tu sais il m'ai arrivé la même chose mais avec la neige. Et je t'avoue que j'ai fini à pieds. J'en avais ras la casquette d'attendre. Alors franchement, tu es un chef!
Et puis toutes ses grandes aventures, font de toi un vrai petit homme.
Bisous mon grand. |
Le mercredi 31 janvier 2007 à 08:16,
commentaire par
Laéti
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Alors là! BRAVO mon Loulou! BRAVO mon Loulou! Miiiile fois BRAVO !
Je voudrais t’énumérer tous les mots qui qualifient ton courage ce jour là, mais il faut encore laisser la place aux autres
Et les parent ! Quel récompense pour toute la patience et le travaille accompli. Félicitations à vous aussi !
Quel bonheur de voir évoluer cette enfant.
Il avance à pas de géant ! C’est époustouflant !
Une fois de plus j’ai la larme à l’œil en lisant cet extraordinaire aventure qu’à vécu Lou et dont je me réalise le courage qu’il a du avoir pour surmonter ces peurs et traverser ce qui a du être pour lui une réelle épreuve.
Bravo bonhomme !
Je te remets d’énormes bisous ! Holàlà ! Je n’en reviens toujours pas ... |
Le mercredi 31 janvier 2007 à 08:43,
commentaire par
Lili
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Quel patience et quel courage tu as eu, petit Lou. Même les grands supporteraient mal cette attente et ces embouteillages.
Anne-Sophie |
Le mercredi 31 janvier 2007 à 09:49,
commentaire par
anne-sophie (hannah)
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Je peux vous dire (et vous l'aurez compris en lisant entre les lignes) que les incessants coups de téléphones entre Lou et nous, nous ont aussi surpris par son courage, car beaucoup d'ingrédients, qui habituellement l'aurait fait craquer, étaient réunis. |
Le mercredi 31 janvier 2007 à 19:20,
commentaire par
Luc
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Et encore une fois, l'amour et la patience prodigué depuis des années portent leurs fruits. Lou avance à pas de géants. Le monde qui l'entoure le connais et les éducatrices ont eu la bonne idée qu'elles n'auraient peut-être pas eue il y a quelques temps ... Gros bisous à Lou et au petit sien courage de la part de Monseur René |
Le mercredi 31 janvier 2007 à 23:43,
commentaire par
cayenne
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SUPER LOU,
Tu as eu plus de patience que moi, je suis restée bloquée 5 heures dans le train et je commençais à croire que nous ne repartirions pas de la nuit.
Mais tout à fini par rentrer dans l'ordre, tout rentre toujours dans l'ordre
je te fais un gros câlin. |
Le jeudi 1 février 2007 à 11:56,
commentaire par
monique
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Comme Lili, j'ai la larme à l'oeil, (hé oui que voulez-vous je suis une âme sensible) devant cette volonté qui devient tienne de faire taire tes peurs et tes angoisses, tu grandis Lou et tu démontres chaque jour combien tu tiens compte des conseils avisés de papa et maman.. Bravo à eux pour ce contact tf, les paroles encourageantes... Je pense que Lou nous surprendra de plus en plus dans les mois à venir... Qui ne se sent pas pris au piège des embouteillages quelqu'ils soient... L'attente dans le doute est parfois insupportable !!!
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Le jeudi 1 février 2007 à 13:53,
commentaire par
ANDREE
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