Journal de Lou
un petit prince pas comme les autres
  Bonjour, je m'appelle Lou.
Je suis un petit garçon qui ne voit bien qu'avec le coeur, ce qui rend la vie de mes parents et mon éducation épiques !
Je suis donc aveugle et différent dans ma petite tête blonde.
 

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...avec toutes mes excuses pour les personnes qui ne l'auraient pas compris, tous les textes de ce site sont pensés et écrits par moi-même (son papa).

Lou n'en est actuellement pas capable, tout comme il n'est pas capable à ce jour de comprendre "un ordinateur", "internet", ou se concentrer longtemps sur une conversation. Seul l'avenir nous dira si nous parviendrons à l’intégrer totalement le monde dans lequel il vit.

Il est donc clair que ces récits, bien que tous les faits rapportés soient bien réels, comportent une interprétation que je fais en fonction de son comportement. Mais pour bien le connaître depuis plus de cinq ans, je pense ne pas me tromper.

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vendredi 2 juin 2006

504. La Dolce Vita

Ah, les privilèges d’un enfant malade !
Et mieux encore, lorsque ce n’est qu’une question de fièvre et que l’on pète néanmoins la forme.

Bon, je reconnais que mercredi matin, sur l’instant, je n’en menais pas large lorsque j’ai été réveillé par une indigestion et 39,5 de fièvre, mais le déploiement de prévenance et de douceur auquel j’ai droit en de telles circonstances, m’attire irrésistiblement au mimétisme.
C’est l’instant « Roudoudou », charnel et câlineux, posé jusqu’au timbre de la voix.
Tantôt je devance la formulation de ces phrases qui me rassurent, tantôt je les répète encore et encore, profitant même parfois de la situation pour en demander et redemander :
- A maman de dire : « Tout va bien… Ça va aller, tu sais ! Tu ne dois pas avoir peur. A maman !»
Hé, hé, en pareille situation, ils ne peuvent me le refuser… enfin, pas tout le temps.

Bref, comme mes parents devaient tous les deux travailler ce jour-là, j’ai passé la journée chez mes grands-parents.

Hier, papa étant disponible, je suis par contre resté à la maison avec lui pendant que maman recevait ses patients.
Leur coup de sonnette à la porte ponctuait chaque heure.
- Maman ?
- Mais non, Lou, c’est le patient de maman qui monte les escaliers.
- Maman ?
- Non, ça, c’est la patiente précédente qui s’en va.
- Elle arrive quand, maman ?
- Dans deux heures.
Pendant ce temps là, confortablement installé dans le canapé du salon, on s’est payé « Archive », « Grand Corps Malade », « Tryo », re-« Tryo » et re-« Archive », le tout ponctué régulièrement de câlins et doudouces-qui-chatouillent.

L’après-midi, j’ai même eu le droit de faire la sieste avec papa dans leur grand lit.
Enfin… de sieste, il fut plutôt question de petits monologues chuchotés pendant que papa essayait de se reposer. J’en ai même profité pour réviser quelques notions apprises en classe :
- Alors… il y a l’assiette, le verre, la cuillère, la fourchette, la casserole, le bol, la cuisinière, l’évier, le couteau, le frigo, la machine à laver, le four euh…
- Dodo, Loulou !

- Papa, je vais te faire des doudouces sur les omoplates.
Ce que je.

- Papa ? La bonne petite couette toute douce !
- Chounet, essaye de te reposer un peu.

- Et je ne vais plus aller chez Marie-Anne, hein ? C’était une blague, hein, papa ?
De sommeil, il ne fut point question.

Y’a pas à dire, c’est cool quand on est juste un petit peu malade. Et qu’importe le manque d’appétit.

N.D.L.A. : La cinquantième lettre à Lou fait écho à cet article.
Par Bèrlebus, à 10:01 :: Au jour, le jour :: #583 :: 6 commentaires
 
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