Première mi-temps : Levé à 7h00, je pète la forme. Ben oui, en général, quand papa me sort du lit, c'est qu'on est dimanche. Bon O.K., j'sais bien qu'on est jeudi et que j'vais à l'école, mais l'absence de maman a des bons côtés : j'retrouve Monsieur René qui zozotte au saut du lit. Petit déj. nickel au son de la cassette audio de maman et en route pour l'école. En voiture, j'demande à papa si on va entendre la tondeuse comme hier dans le parc de l'école. Papa me dit que le ciel est tout noir, qu'il risque de pleuvoir et puis que si on a tondu le gazon hier, on ne va sans doute pas le couper aujourd'hui. cfr. les tondeuses et la pluie J'apprécie pas sa réponse : "Papa, tu dois dire : oui Petit Chien Courage, on va entendre la tondeuse à l'école." - Mais j'ai pas envie de raconter des carabistouilles, mon Loulou. - Y'a pas de carabistouilles qui tienne ! Le cochon s'obstine et tente pour la centième fois de m'expliquer que c'est pas lui qui décide ou non de la météo, des tondeuses (sauf la nôtre) etc... Bref, il m'emm... avec ses réponses toutes faites.
Au moment où on arrive à l'école, c'est la drache nationale (comme on dit dans notre pays). C'est la goutte qui fait déborder le vase (logique...) : j'pique une crise. J'veux pas qu'il pleuve... parce que sinon j'entendrai pas de tondeuses. Comme je reste planté à côté de la voiture, papa me prend dans ses bras et me porte en courant jusqu'au bâtiment.
Je suis en colère... au point d'être agressif avec papa. Du coup il fait sa grosse voix qui me tétanise. J'arrête de pleurer, surpris, avant de fondre en larmes. Papa me porte jusqu'à la classe où m'attend Marie-Anne. J'persiste et signe : - Papa, dis qu'il ne pleut plus... (alors qu'on entend la pluie battre les dalles de la cour). - Mais mon Loulou, j'aimerais bien te dire ça, mais il pleut toujours. - Je veux pas qu'il pleuve ! Mon pote Romain veut venir me consoler en me donnant un bisou, mais en réponse, j'lui envoie un coup de boule. Re-grosse voix de papa. Re-fonte en larmes dans ses bras. Papa me parle tout gentiment, me dit de pleurer pour évacuer mes émotions. Ce que je. - C'est pas grave, mon Loulou. La phrase magique ...que je lui retourne en le serrant aussitôt dans ses bras : - C'est pas grave. Tout va bien mon papa, c'est fini. Je dois pas avoir peur... Ça va passer, tsé ! Retour dans le positif. J'demande à papa de m'emmener dans le hamac de la classe, j'lui fait un gros bisou et lui dit : "A tantôt mon papa." (à suivre)
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